
Comme chaque jour, retrouvez le point de vue d’un analyste financier. Aujourd’hui, zoom sur la valeur Carrefour avec Jean-Marie Lhomé d’Aurel BGC.
scission avec Dia. Avec 9.6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010, Dia est le n°3 mondial du hard discount. Il est n° 1 en Espagne (51% du chiffre d’affaires) et n°3 en France (26% du chiffre d’affaires) et se développe fortement dans les émergents (22% du chiffre d’affaires) avec des positions de premier plan au Brésil, en Argentine, en Turquie et une présence en Chine. La force de son modèle réside notamment dans l’excellence de son image prix grâce à sa marque propre (45% du chiffre d’affaires) et à des coûts très optimisés, et l’utilisation de la franchise (40% des magasins en 2013). Les activités espagnoles sont les plus rentables. Dia affiche certes un fort potentiel mais la très forte pondération des résultats en Espagne présente un certain risque économique. Soulignons d’ailleurs que la croissance 2011 est estimée prudemment à 4% contre un objectif 2010-13 de 7%.
Nous sommes toujours dubitatifs quand à l’intérêt pour Carrefour et Dia de se séparer. Dia est déjà géré d’une manière autonome et l’argument consistant à dire que Dia et Carrefour seront plus efficients séparés ne nous convainc pas. En parallèle, ce qui est bon pour l’actionnaire de Carrefour devrait aussi l’être pour le groupe : en perdant Dia, Carrefour va ainsi se priver d’une activité très prometteuse en termes de croissance des ventes (7% par an estimé), tout en supportant les coûts inhérents à la scission (environ 150 millions d’euros) et le risque de voir un concurrent prendre un jour le contrôle de Dia.
Notre opinion positive sur Carrefour reflète avant tout la volonté de jouer la spéculation. Nos différents scénarios, du projet de scission-IPO au démantèlement progressif, font apparaître une valorisation des actifs du groupe comprise entre 36euros et 52euros par titre. Notre opinion (Acheter) maintenue.
Carrefour est le n° 1 européen et le n° 2 mondial de la grande distribution.