Une position confirmée par la France, mais qui a du mal à passer au sein des membres de l’Otan. La France a envoyé des armes aux insurgés libyens mercredi. La Russie demande des explications.
Alors qu’un embargo sur les armes à la Libye a été voté en février par les Nations-Unis, la France a décidé de passer outre cette décision en armant les rebelles libyens. Mercredi, les autorités françaises ont reconnu avoir largué des armes légères et des munitions. « Nous avons décidé de fournir des armes défensives aux populations civiles parce que nous considérons que ces populations sont menacées », a déclaré Gérard Araud, représentant de la France auprès des Nations-Unis. Le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état major français, a précisé qu’il s’agissait de fusils d’assaut, de fusils-mitrailleurs et de lance-roquettes de type RPG. Ces « moyens d’autodéfense » ont été largués début juin sur la région du djebel Nefoussa, au sud de Tripoli.
L’Otan a immédiatement précisé ne pas être impliqué dans cette opération. La Chine, La Russie et l’Inde ont indiqué désapprouver cette décision de la France. « La Chine appelle la communauté internationale à se conformer strictement à la résolution concernée du Conseil de Sécurité de l’Onu et à n’ENTREPRENDRE aucune action qui excéderait le mandat accordé par cette résolution », a déclaré Hong Lei, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Dans le même sens, le ministre des affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, a affirmé « nous avons demandé à NOS homologues français si les informations relatives à des livraisons par la France d’armes aux rebelles libyens correspondaient à la réalité. Si cela se confirme, c’est une violation très grossière de la résolution 1970 du Conseil de sécurité de l’Onu ».
La France s’est appuyée sur la résolution 1973 selon laquelle les pays membres de l’Onu peuvent « prendre toutes mesures nécessaires » pour protéger les civils libyens. Le gouvernement britannique s’est voulu plus nuancé que les chinois ou les russes, ne souhaitant pas critiquer cette décision.
L. M.