Après les félicitations, place au travail. Christine Lagarde, qui a été officiellement nommée directeur général du Fonds Monétaire International hier soir, va avoir du pain sur la planche. Entre la crise de la dette grecque, la sortie du « printemps arabe » ou encore la question des taux de change, l’ex-ministre de l’Economie et des Finances risque bien de ne pas avoir le temps de savourer sa victoire.
Alors que la Grèce entame une grève de 48h pour protester contre les hausses d’impôts et les privatisations massives du plan d’austérité, Christine Lagarde a exhorté le gouvernement grec à « l’entente nationale » politique en vue de voter ces mesures d’austérité. Le FMI va regarder, de son côté, s’il donne son accord pour l’octroi de la dernière tranche du plan de sauvetage d’un montant de 110 milliards d’euros. Cette somme représenterait le prêt le plus important jamais accordé par l’institution.
Autre défi pour la successeur de Dominique Strauss-Kahn : donner plus d’importance aux pays émergents, dont le poids dans l’économie mondiale a considérablement augmenté ces dernières années. Christine Lagarde a notamment promis d’accroître les droits de vote de la Chine au FMI de 6.19% à 6.4%. Ce pays a vraisemblablement joué un rôle primordial dans l’accession de Christine Lagarde au poste. En effet, la Chine a officialisé son soutien à la Française uniquement lundi, après s’être longtemps refusé à commenter ce sujet. Autre point important au calendrier de la nouvelle directrice du FMI : la révision du cadre de surveillance des taux de change à l’automne. Les Etats-Unis et l’Europe font pression sur le FMI pour qu’il contraigne la Chine à réévaluer sa monnaie, nettement sous-évaluée. Or la Chine veut continuer à mener sa politique de change comme elle le souhaite. Christine Lagarde aura-t-elle suffisamment de marge de manœuvre ?
Enfin, le FMI va devoir gérer les répercussions économiques du « printemps arabe » dont les révoltes ont commencé au début de l’année. Le FMI va coordonner avec la Banque mondiale l’aide financière aux pays qui en feront la demande comme l’Egypte ou la Tunisie.
Lucas Schneller.