« petit Daniel »
Isaac Carasso attache une grande importance à la présentation du produit. Il choisit des pots en grès blanc, au fond marron, sur lesquels le nom Danone est d’abord inscrit en relief puis imprimé. Ces pots sont spécialement fabriqués par une petite usine de porcelaine. A ses débuts, la société fabrique 400 pots de yaourts par jour. A l’inverse, les concurrents de Danone se contentent de pots en grès uni.
En 1930, le fils d’Isaac Carasso, Daniel, lance Danone à Paris, avec pour slogan : « Le dessert des digestions heureuses ». Le surnom que le père donnait à son fils Daniel, Danone, « petit Daniel », a d’ailleurs donné son nom à la marque. Après-guerre, le yaourt cesse d’être vendu dans les pharmacies, il est disponible dans les hypermarchés. « Dans les années 50-60, le yaourt cesse d’être exclusivement lié à la santé. Il devient un élément de l’alimentation, et il est désormais associé au dessert », indique Félix Torres, l’auteur de « Mémoire de Danone- Aux origines du yaourt moderne ». Au cours des années 50, la marque Danone réalise une percée, et devient la première marque française de yaourt, notamment grâce à une politique de qualité et de fraîcheur.
Dans les années 60-70, l’arrivée des hypermarchés consolide la consommation des produits frais. En 1967, Danone fusionne avec Gervais, « une fusion inéluctable », selon Félix Torres : les deux entreprises produisent des produits comparables : des yaourts pour Danone et des produits laitiers comme les « petits suisses » pour Gervais. En 1973, Danone fusionne avec le fabricant de verre BSN, et Antoine Riboud prend la tête de l’entreprise. « En 1973, au moment de l’entrée de Gervais Danone dans le groupe, j’avais dit qu’un jour Danone serait le Coca-Cola français. Le rêve est devenu réalité », dira plus tard Antoine Riboud.