Directeur de la gestion obligataire et de la recherche quantitative chez Allianz Global Investors France, Thierry Million estime que le calme actuel des marchés ne peut perdurer. Il conseille d'acheter sans tarder la volatilité.
(AOF-Funds) La mesure de la volatilité est souvent considérée comme un baromètre de l'attitude des investisseurs : un haut niveau signale habituellement une grande nervosité, liée à un degré élevé d'incertitude, alors qu'un faible niveau indique généralement une tendance à la prise de risque.
En ce moment, le sentiment partagé que le paroxysme de la débâcle financière s'éloigne, encourage la diminution de la volatilité. Celle-ci mesurée par l'indice VIX, volatilité implicite du marché des actions américaines (indice S&P500), a atteint récemment moins de 18 après un pic de 90 au comble des événements. Elle se situe même en dessous de sa moyenne décennale de 22. Sur les marchés obligataires "core" (USA et Allemagne) et sur le pétrole, une configuration baissière similaire est observée. Les devises font exception, telle la parité euro/dollar, pour qui la "poussée" de volatilité consécutive à la faillite de Lehman s'est à peine résorbée.
Ce constat met en évidence les convictions des intervenants de marchés. Depuis le plus bas de mars 2009, les principaux indices d'actions se sont inscrits dans une tendance haussière de +60 % sans à-coups majeurs. Les résultats publiés par les entreprises ont généralement confirmé les anticipations, établissant un consensus de court terme sur un niveau d'équilibre, propre à réduire la variabilité des cours. Concernant les obligations, le discours des banques centrales sur leurs taux directeurs rassure. Elles prônent une longue période de stabilité, qui finalement se propage sur toutes les échéances de la courbe des rendements. Cette visibilité offerte par les instituts d'émission réduit de facto la volatilité des taux d'intérêt.
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