
Au Japon, la situation n’est pas prête de s’améliorer. Malgré les déclarations rassurantes du gouvernement nippon, le taux de radioactivité relevé dans l’air empêche toute activité autour de la centrale.
De plus en plus de japonais fuient la capitale. « L’apocalypse » selon le commissaire européen à l’Energie, Günther Oettinger, une situation très « préoccupante » pour Akihito, l’empereur habituellement silencieux de l’archipel. Après avoir essuyé une nouvelle réplique d’une magnitude de 6.0 dans la journée de mardi, les réacteurs nucléaires cèdent les uns après les autres. A Fukushima, lieu de la propagation de la radioactivité, toute tentative pour essayer de refroidir les réacteurs a du être arrêtée. Un taux radioactif 300 fois supérieur à la normale a été relevé dans le nord du pays, semant un vent de panique. A Tokyo, c’est la ruée vers les gares ferroviaires, où les habitants espèrent descendre vers le Sud, pour l’instant épargné par les évènements. Au niveau international, un vent de panique souffle. Les gouvernements commencent à évoquer le rapatriement, de même que les grandes entreprises possédant des employés expatriés. Le bilan officiel de la journée de mardi faisait état de 3 373 morts.
Les évènements de mercredi : EN DIRECT
07h15 : Le taux de radioactivité relevé dans les provinces du nord est 300 fois supérieur à la normale, à 15.8 microsieverts par heure. Il ne constitue toutefois aucun « danger pour la santé », selon les autorités nippones.
07h20 : Le gouvernement japonais veut réduire la température des réacteurs 5 et 6 de la centrale nucléaire. Des températures trop élevées y ont été décelées.
07h50 : L’ambassade française au Japon incite les français expatriés à migrer vers le sud du pays, ou à quitter le pays si leur présence n’est pas indispensable. Déjà deux avions ont été affrétés pour rapatrier les ressortissants.
08h00 : Le gouvernement japonais dévoile la photo des réacteurs nucléaires endommagés.
08h30 : Le nikkei reprend des couleurs et repart en hausse de 5.68%. Tepco, quant à lui, sombre de 24.57%.
08h50 : L’empereur japonais, Akihito s’est dit « profondément préoccupé » par la situation et a avoué « prié pour que le travail des sauveteurs progresse rapidement ».
09h00 : Allant à l’encontre du sentiment général, le gouvernement japonais lance un appel au calme.
09h35 : Le risque radioactif est trop dangereux pour les employés de la centrale de Fukushima. Les tentatives de refroidissement des réacteurs ne peuvent toujours pas reprendre.
09h40 : L’autorité de sûreté nucléaire dresse un bilan de la situation à Fukushima : « La piscine de stockage du combustible usée du réacteur 4 constitue la principale préoccupation ». Sur le réacteur 2, la dégradation de l’enceinte de confinement inquiète : « Cette perte de l’intégrité de l’enceinte serait à l’origine de l’augmentation significative des rejets radioactifs détectés de manière ponctuelle en limite du site». Sur les réacteurs 1 et 3, la fusion partielle du cœur de réacteur est « confirmée » mais les enceintes sont intactes. Seul reste le problème de refroidissement. Les réacteurs 5 et 6 viennent s’ajouter à l’inquiétant bilan : «une augmentation de la température de l’eau des piscines stockant le combustible est observée».
10h05-10h25 : Les déclarations du gouvernement contredisent l’arrêt de l’activité à la centrale, en indiquant qu’il n’existe « pas de risque immédiat pour la santé » à Fukushima. L’opération de refroidissement par hélicoptère a pourtant due être annulée ce matin en raison du trop fort taux de radioactivité dégagé par les réacteurs.
11h15: le personnel peut enfin reprendre son activité sur le site de Fukushima. 11h50: D'après Wikileaks, l'AEIA avait alerté le Japon deux ans auparavant des règles de sécurité adns les centrales nucléaires qui n'étaient plus aux normes, et qui poseraient problème en cas de séisme
12h25: Deux avions militaires français sont affrétés pour évacuer les expatriés situés à Tokyo et qui en ont fait la demande. Ils quitteront la capitale jeudi ou vendredi. Les femmes et enfants seront prioritaires.
12h44: «Dans le pire des scénarios, c'est un impact supérieur à Tchernobyl» a indiqué François Baroin, ministre du Budget.
13h14: A Fukushima, des canons à eau sont utilisés pour tenter de refroidir les réacteurs. Retour sur les évènements : Vendredi : Au large des côtes nord-est du Japon, un violent séisme de magnitude 8.9 se produit, suivi de nombreuses répliques et de vagues dont la crête frôle les 10 mètres, percutant la ville de Sendai. Le bilan des victimes est alors estimé à 1000 morts, le gouvernement annonce une urgence nucléaire.
15h43: Selon le maire, il y aurait probablement 10 000 disparus dans la ville d'Ishinomaki.
16h11: "La radioactivité ne devrait pas atteindre les pays lointains" a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) à l'Assemblée.
16h40 : Les «quelques 50 travailleurs encore présents sur le site sont exposés à des doses potentiellement mortelles» a déclaré Olivier Gupta, directeur général adjoint de l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
16h45: «Il pourrait y avoir des retombées radioactives dans l'hémisphère Nord, et notamment en France mais sans risque sanitaire" a commenté NKM.
17h40: Le nouveau bilan officiel dressé par la Police japonaise fait état de 4314 morts confirmés, 8 606 disparus et 2 282 blessés.
Retour sur les évènements :
Samedi : L’inquiétude grandit autour de plusieurs centrales nucléaires. Le secrétaire général du gouvernement japonais confirme « qu'une explosion et une fuite radioactive s'étaient produites à la centrale de Daiichi », dans la préfecture de Fukushima. Une zone d’un périmètre de 20 kilomètres est évacué autour de la centrale.
Dimanche : "Je considère que la situation actuelle, avec le séisme, le tsunami et les centrales nucléaires, est d'une certaine manière la plus grave crise en 65 ans, depuis la Seconde Guerre mondiale" annonce la premier ministre japonais, Naoto Kan. Un deuxième réacteur fait craindre le pire, 215 000 personnes sont évacuées.
Lundi : le réacteur 3 de la centrale de Fukushima explose alors que le réacteur 2 tombe en panne. Le gouvernement japonais estime qu’il n’y a pas de risque d’explosion sur le réacteur 2. Tepco, la première entreprise nippone du nucléaire injecte de l’eau de mer pour refroidir les réacteurs. L’estimation des dégâts est désormais relevée à 130 milliards d’euros. En Europe, les Bourses terminent majoritairement en baisse.
Mardi : Deux nouvelles explosions dans les réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi élèvent le taux de radioactivité au dessus de la normale, à Tokyo et dans les provinces environnantes. Au niveau du quatrième réacteur, deux brèches sont apparues, libérant des particules radioactives directement dans l’atmosphère. Pour tenter de refroidir le combustible, Tepco envisage de libérer de l’eau froide par hélicoptère d’ici les trois prochains jours. Au niveau des Bourses, les conséquences du cataclysme qui a frappé le Japon ne se sont pas faites attendre : en deux jours, le Nikkei a perdu 16% tandis que le cac 40 clôt la journée de mardi en enregistrant une baisse de 2.51%. A Francfort, dans les pays scandinaves ou à Wall Street, la tendance est également à la chute, pourtant moins marquée.
Théo Garcin