Un effort de transparence
La gestion d'un méga fonds de ce type tient plus du pilotage d'un supertanker que d'une vedette rapide. Les classes d'actifs gérées sont hautement diversifiées, allant des actions cotées aux produits de taux en passant par l'immobilier, le private equity, la gestion alternative et les infrastructures. Environ 80% des actifs sont entre les mains de gérants externes et 60% sont investis dans des stratégies indicielles. En termes de diversification géographique, jusqu'à 50% des avoirs sont en Amérique du Nord, 35% en Europe, 25% dans les pays émergents et 20% en Asie développée*.
Pressé par les exigences de la finance internationale, l'ancien directeur du fonds a multiplié les gages de transparence. En mai 2008, ADIA a ratifié les principes de Santiago, un recueil visant à garantir de bonnes pratiques de gouvernance au sein des fonds souverains. Dans un effort rare, le fonds d'Abou Dhabi a publié un rapport annuel en mars 2010. On y apprend notamment que les rendements annualisés en dollars atteignent 6,5% sur 20 ans et 8% sur 30 ans.
L'age d'or qu'a connu le Cheikh Ahmed est révolu. Son frère devra évoluer dans un environnement économique plus incertain. Les analystes estiment qu'ADIA pourrait réduire son exposition aux actifs risqués et sous-performants, comme l'immobilier, pour se recentrer sur des secteurs en croissance comme les infrastructures. Un autre défi sera également de s'engager encore davantage sur la voie de la transparence, le fonds gardant encore secret bon nombre d'informations.
*Il s'agit de proportions maximums, fluctuant dans le temps, ce qui explique le total n'est pas égal à 100%.