Une nouvelle concertation sur la réforme des retraites s’ouvrira jeudi entre les syndicats et le gouvernement. Ce dernier privilégie toujours le recul de l’âge légal de la retraite, ou souhaite un nouvel allongement de la durée de cotisation. Ces pistes ne sont pas du goût de l’opposition et des syndicats, qui appellent à un "1er mai unitaire", pour l’emploi, le pouvoir d’achat et les retraites.
Le Conseil d’orientation des retraites (COR), qui a rendu son rapport le 14 avril, prévoit de 72 à 115 milliards de "trou" par an à l’horizon 2050. Le Medef a estimé que ces chiffres montrent la nécessité d’agir, même en cas de retour au plein emploi. A l’inverse, le secrétaire général de FO, qui ne siège pas lui-même au COR, a estimé que ces prévisions peuvent servir à la "propagande gouvernementale" pour infliger des mesures douloureuses.
Les syndicats ont démontré leur opposition à un allongement de la durée du travail, une piste privilégiée par le pouvoir et évaluée à 30 milliard d’euros dès 2010.
La différence des régimes de retraites, où le calcul des pensions s’établit à partir des 25 meilleures années dans le privé contre seulement les six derniers mois pour le public, reste un sujet qui fâche. Le ministre du Travail a indiqué qu’il allait "demander de faire des efforts" aux fonctionnaires, pour "accélérer la convergence" entre les régimes. Son secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique, Georges Tron, a désamorcé la colère des fonctionnaires, en assurant qu’il était "hors de question de les diaboliser ou d’en faire des boucs émissaires".
Retrouvez sur ce sujet un entretien avec Christophe Ramaux, économiste et maître de conférences à l'Université Paris I.