La France partage avec l'Allemagne l'idée d'une taxation du secteur bancaire pour lutter contre le risque systémique. Les modalités restent toutefois à définir. Les rédacteurs de BourseReflex étudient le dossier.
VN : Le conseil des ministres allemand a adopté ce mercredi le principe d’une taxe sur les banques, qui doit alimenter un fonds de secours pour ce secteur, à raison de plus d’un milliard d’euros par an. Cette taxe devrait permettre d’éviter un plan d’aides pour les banques, tel que celui qui a eu lieu durant la crise. En cela, cette taxe est plutôt une bonne initiative. En Allemagne par exemple, le seul sauvetage d’Hypo Real Estate, entièrement nationalisée au cœur de la crise, a coûté 35 milliards d’euros à l’Etat allemand.
AD : On a l’impression de revivre en quelque sorte la même scène que lors du débat sur le fonds monétaire européen. Même si la France et l’Allemagne se rejoignent sur le principe, de nombreux détails restent à éclaircir. Alors que Paris s’oriente vers le versement de cette taxe au budget de l’Etat, Berlin se dirige plutôt vers la création d’un fonds spécifique. Aux Etats-Unis, Barack Obama a choisi de taxer les établissements avec plus de 50 milliards de dollars d’actifs, soit une cinquantaine au total. Il faudra donc qu’une harmonisation se fasse au niveau international afin qu’un "jeu à armes égales" soit garanti, comme l’a souligné le ministre allemand des Finances.
VN : C’est également ce que veut le directeur du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, qui désire une "solution globale" en matière de taxe sur les banques. Or actuellement, les différentes solutions envisagées sont parfois incompatibles entre elles. "Tout ça devra être revisité lorsqu’une décision collective sera prise", estime DSK. Le FMI doit remettre en avril un rapport sur ce sujet. Pour l’heure, la France veut montrer que cette taxe est un projet commun avec l’Allemagne. En réalité, des dissensions existent.
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Crédit Photo : Alan Cleaver