A.D : Il faudra également régler la question de la clause de non-renflouement ("no bail out"), qui empêche pour le moment tout mécanisme de sauvetage entre les Etats membres. La modification des textes réglementaires ne se fera pas du jour au lendemain, souvenons-nous de la ratification laborieuse du traité de Lisbonne… Ce qui semble important, dans un cas tel que celui de la Grèce, c’est que le FME sera en mesure d’organiser la faillite du pays, comme l’a souligné le concepteur de ce projet, l’économiste Daniel Gros du Centre for European Policy Studies. En rendant la faillite d’un Etat envisageable, l’influence du FME pourrait rendre les mesures d’austérité budgétaire gouvernementale moins impopulaires aux yeux de l’opinion.
V.N : La clause de « no bail out » interdit actuellement à qui que ce soit d’endosser les dettes d’un pays de la zone euro. Or, la crise grecque a démontré que cette zone euro manque d’un instrument pour aider un pays confronté à une crise de confiance sur les marchés. Cette clause de « no bail out » a entraîné un projet d’intervention bricolé pour venir en aide à la Grèce. Un fonds monétaire européen (FME) devrait permettre au contraire aux partenaires d’un pays en difficulté de l’aider, et de surveiller ses finances publiques pour éviter les crises budgétaires.
A.D : Si les Seize se basent sur le principe d’un accord intergouvernemental fonctionnant en dehors des traités, comme cela a été le cas pour les accords Schengen, la situation pourrait évoluer rapidement. Mais la vraie problématique sera de vaincre les réticences politiques. Selon le Financial Times, les conseillers d’Angela Merkel ont convaincu la chancelière allemande que dans le cas de la Grèce, il ne pouvait y avoir de projet de renflouement des comptes publics par les Etats membres et que la seule solution était de se tourner vers le fonds monétaire international. Une position sans concession qui laisse planer de sérieux doutes sur la faisabilité du FME.