Aujourd’hui leader mondial des pneus, avec le japonais Bridgestone, Michelin a vu le jour à la fin du XIXème siècle, alors que les voitures sont encore peu nombreuses en France. Deux frères, dont un inventeur génial, ont construit cette success story, notamment grâce à un grand sens commercial. Retour sur la saga Michelin.
Avec ses rondeurs blanches reconnaissables, le Bibendum de Michelin est l’une des rares images de marques à avoir traversé le XXème siècle sans subir de grands changements. Il a même été élu logo du siècle en 2000 par un jury international du magazine Financial Times. Aujourd’hui, « beaucoup de gens dans le monde connaissent le Bibendum sans pour autant connaître la marque Michelin », estime Pierre-Antoine Donnet, auteur de La saga Michelin. Le Bibendum a vu le jour dans une campagne publicitaire de 1898 dessinée par l’artiste O’Galop. Le personnage apparaît avec la maxime « Nunc est bibendum »-« c’est maintenant qu’il faut boire », en latin- transformé en slogan publicitaire « Le pneu Michelin boit l’obstacle ». Le profil et les attitudes de cette égérie publicitaire évoluent au fil des années, tout en restant fidèle au modèle original. Le succès est tel que les salariés de Michelin sont souvent surnommés les « Bibs », en référence au Bibendum. C’est André Michelin, l’inventeur et le plus génial des deux frères Michelin, qui trouve l’idée d’apparenter la marque à un bibendum.
La saga Michelin débute une petite dizaine d’années avant la naissance de ce personnage publicitaire, en 1889, lorsque les deux frères André et Edouard Michelin reprennent la petite fabrique familiale de caoutchouc. Ils comprennent rapidement que le pneumatique est promis à un grand avenir, dans ce nouveau siècle qui sera marqué par l’essor des transports. Ils innovent tout d’abord avec un pneu démontable pour vélo, plus pratique que les pneus Dunlop, qui exigent plusieurs heures de réparation en cas de crevaison. « Les frères Michelin ont tout d’abord innové avec des pneus pour vélos, car ces véhicules sont beaucoup plus répandus que les voitures à l’époque. Seule une centaine de voitures circulent alors en France », remarque Pierre-Antoine Donnet.
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