La crise économique et budgétaire que traverse la Grèce pose la question de la création d’un fonds monétaire européen (FME). Le ministre allemand Wolfgang Schäuble présente cet instrument comme l’équivalent d’un fonds monétaire international (FMI), visant à secourir tout Etat de l’Union monétaire menacé de faillite. Mais ce projet peut-il voir le jour, alors qu’il soulève des problèmes techniques et politiques, notamment en remettant en cause bon nombre de traités européens ? Les deux rédacteurs de BourseReflex en débattent.
V.N : Un fonds monétaire européen (FME) pourrait permettre de venir en aide aux Etats membres de la zone euro, confrontés à une crise de confiance des marchés, comme c’est le cas actuellement pour la Grèce. Il pourrait être utile à l’avenir, pour éviter les situations comparables à la crise économique grecque, que personne n’avait vue venir.
A.D : L’objectif d’un tel fonds serait double : à la fois assurer une solidarité entre les pays de la zone euro en cas de difficultés financières mais aussi veiller au respect d’une certaine discipline budgétaire, sanctions à l’appui. Alors que la France insiste sur la mission de prêteur de ce fonds, l’Allemagne met davantage l’accent sur son rôle de gendarme financier. Pour que le FME voit le jour, il faudra donc que Paris et Berlin trouvent un terrain d’entente.
V.N : Certes, les pays de l’Union européenne doivent se mettre d’accord pour créer ce projet, ce qui ne se fera pas sans difficultés. Parmi les pays de la zone euro, les Pays-Bas y sont très opposés. En dehors de la zone euro, la Suède estime qu’il revient au FMI d’aider la Grèce. La France et l’Allemagne pourraient trouver un terrain d’entente, le Premier ministre François Fillon ayant d’ailleurs estimé que cette idée doit être "expertisée rapidement". Cela permettrait comme il l’a fait remarquer de "répondre à des tensions financières qui sont susceptibles de menacer la stabilité financière".
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