Quel principe ?
Le principe est simple. Cette obligation d’entreprise dite "hybride" cumule les avantages d’une obligation et d’une option. obligation car elle procure un coupon annuel fixé dès l’émission et peut être remboursée en principal. option car elle offre un droit de souscription à des actions nouvelles de la société qui l’a émise (selon une parité et une période de conversion définie dans le contrat d’émission).
L’obligation convertible permet de profiter d'une partie de la hausse du titre tout en conservant la composante obligataire intacte. Le mécanisme dit de "convexité" offre même l’avantage d’une sensibilité renforcée au compartiment actions à mesure que le titre monte.
Quels risques ?
En cas d’une performance décevante de l’action, le rendement de la composante obligataire sera inférieur à celui d’une obligation classique équivalente. Les OC sont subordonnées aux titres non convertibles. Si l’émetteur fait défaut, le porteur d’OC court un risque plus élevé de ne pas être payé.
Quelles performances ?
"Comparativement aux actions, les convertibles offrent le meilleur couple rendement/risque aussi bien à court terme qu’à long terme, et réalisent une performance supérieure aux actions, quelque soit la période considérée", écrit dans une étude récente Acropole AM, une maison spécialisée dans les obligations convertibles. En 2009, la performance des obligations convertibles s’est établie dans une fourchette comprise entre 18 et 20%, un résultat exceptionnel.
Sur 3 ans, la classe d’actifs affiche un gain annuel de 0,1% contre -8,1% pour les actions. L’année 2008 a été catastrophique avec une sortie brutale des hedge funds (fonds d’arbitrage), massivement investis en obligations convertibles. Sur le long terme, le comportement des OC est tout aussi frappant.
Sur 15 ans, la performance annuelle atteint 8,7% devant les actions qui réalisent +7,4%.
Quelles perspectives ?
Le rebond boursier de 2009 a marqué le retour en grâce des OC avec des émissions avoisinant les 20 milliards d’euros. Les 10 milliards d’euros de remboursement donnent un solde net de 10 milliards d’euros sur le gisement. Pour 2010, Acropole AM a travaillé sur différents scénarios. Le plus optimiste vise une croissance de 18% tandis que le consensus table sur un gain de 13%.
Comme facteur de soutien, la société évoque un gisement européen "plus convexe et plus mutualisé" avec "une répartition sectorielle diversifiée". Pour les grandes entreprises, c'est le moyen de renforcer leur bilan. Quant aux valeurs moyennes, elles y voient une alternative bienvenue au financement des banques.
Par ailleurs, le retour annoncé d’un mouvement de fusions-acquisitions devrait avoir une incidence, ce type d’opérations étant de plus en plus financé par le recours aux obligations convertibles.
Quelle stratégie ?
Les obligations convertibles constituent une classe d’actifs complexe. Les maisons spécialisées sauront gérer activement le delta (exposition au risque actions) du compartiment en fonction de l’évolution des marchés.
Un axe d’investissement peut être de se tourner vers l’Asie. Lombard Odier justifie son opinion positive pour la zone (hors Japon) par trois éléments : un déséquilibre de l’offre par rapport à la demande bénéfique pour le taux risque/rendement, un développement récent du marché et un fort potentiel de création de richesse lié au statut d’économie émergente de la zone.