La hausse des prix des appartements anciens à Paris va prochainement s'interrompre, après avoir battu un nouveau record à 8.350 euros/m2 en moyenne cet été, en raison d'une baisse du nombre de transactions causée par la nouvelle taxation sur les plus-values immobilières.
"Cette baisse du nombre de transactions s'explique par le nombre de biens retirés de la vente par des investisseurs, qui craignent s'ils ne cèdent pas rapidement d'êtres affectés par cette taxe, et par le fait que les vendeurs ne veulent pas baisser leur prix", explique à l'AFP Bernard Cadeau, président du réseau d'agences Orpi.
De juin à août 2011, 44.300 logements anciens ont été vendus en Île-de-France, en baisse de 2% par rapport à la même période en 2010 et de 7% par rapport à la période de boom des marchés immobiliers (1999-2007), indique la note mensuelle sur les marchés immobiliers publiée mardi par les notaires parisiens et franciliens.
La baisse des ventes, qui s'est accentuée cet automne selon les agents immobiliers, est beaucoup plus vive à Paris où elle atteint 5% pour les 8.500 appartements cédés entre juin et août 2011 par rapport à la même période en 2010.
"La quasi-totalité des transactions concerne les studios et les 2 pièces ainsi que les biens au-dessus de 1 million d'euros", se désole Gilles Ricour de Bourgies, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) pour Paris et l'Île-de-France.
Pour Philippe Buyens, directeur du réseau Guy Hoquet, "c'est un phénomène assez classique : les vendeurs prennent plus facilement en compte une hausse des prix qu'une baisse des prix qui s'annonce".
En effet, conséquence presque immédiate de cette diminution des transactions : les dernières projections des prix, calculées sur les promesses de ventes, "confirment que la hausse des prix va prochainement s'interrompre" dans la capitale, soulignent les notaires.
Dans Paris intro-muros, les prix n'ont augmenté que de 0,8% pour la période juin-août par rapport à la période mai-juillet, au lieu d'un accroissement mensuel de 1,5% pendant la même période en 2010.
La décélération est également très nette par rapport au pic atteint en mars 2011 où les prix avaient progressé de 2,5% en un mois.
Mais cela n'empêche pas les prix à Paris d'avoir atteint cet été un nouveau sommet à 8.350 euros/m2 en moyenne, soit 835.000 euros pour 100 m2.
La flambée des prix reste toutefois très vive dans la capitale avec une hausse annuelle qui atteint encore 21,3% à fin août. Mais cette flambée a commencé à s'atténuer par rapport aux mois précédents (23% de croissance annuelle à fin juin).
"Les vendeurs veulent céder trop chers leurs biens et se regardent en chiens de faïence avec les acheteurs au moins jusqu'à la mi-novembre qui est la date limite pour pouvoir signer l'acte définitif avant le 1er février afin d'échapper à la taxation pour les investisseurs et les détenteurs d'une résidence secondaire", souligne Laurent Vimont, président du réseau Century 21.
Les records atteints dans Paris intra-muros évincent de plus en plus trois catégories : les primo-accédants, les classes moyennes et les locataires.
"Nous avons noté dans nos agences une baisse de 17 points du pourcentage d'acheteurs pour les primo-accédants et les classes moyennes", relève M. Vimont.
Pour M. Ricour de Bourgies, "les investisseurs qui se dépêchent de vendre des studios et des 2 pièces les cèdent à des ménages qui deviennent propriétaires, ce qui réduit d'autant le nombre de logements pour les locataires, un autre effet pervers du système de la taxation des plus-values".