Le marchand d'armes millionnaire Ziad Takieddine ne paie pas d'impôts en France alors qu'il y possède un patrimoine estimé à plus de 40 millions d'euros, selon des documents publiés mardi par Mediapart.
M. Takieddine, par ailleurs soupçonné par la justice française d'avoir joué un rôle clé dans le volet financier de l'affaire Karachi, ne paie pas d'impôt sur le revenu, ni d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), selon les déclarations de revenus de l'homme d'affaires libanais, de 2002 à 2007 puis 2009, publiées par Mediapart.
Or selon une déclaration de patrimoine de 2008, "le montant de ses biens est évalué, au total, à 97,2 millions d'euros, dont plus de 40 millions sont localisés en France", selon Mediapart.
Dans ces documents, les biens situés en France ne sont pas inscrits sous le nom de Takieddine mais sous les noms de sociétés domiciliées au Luxembourg.
Le nom de l'homme d'affaire franco-libanais a été cité à plusieurs reprises par des témoins dans le cadre de l'enquête sur le volet financier de l'affaire de Karachi.
M. Ziad Takieddine est notamment présenté par plusieurs anciens responsables de la Direction des Constructions Navales - dont 11 salariés ont été tués dans l'attentat de Karachi en 2002 - comme un intermédiaire imposé par le cabinet de l'ancien ministre balladurien de la Défense François Léotard peu de temps avant la conclusion au Pakistan d'un contrat de vente de sous-marins (Agosta).
M. Takieddine dément être intervenu dans le contrat pakistanais mais reconnaît avoir joué un rôle dans le contrat Sawari II avec l'Arabie saoudite.