
Le ministre de l'Economie, François Baroin, a préparé les esprits à de nouvelles coupes dans les niches fiscales, affirmant qu'il faudrait les réduire plus que prévu pour tenir les objectifs français de réduction des déficits, dans un entretien au Figaro Magazine.
"Il est très probable que nous devrons aller, dans le cadre de la loi de finances 2012, au-delà des 3 milliards de réduction de niches prévus", a-t-il déclaré dans un entretien à l'hebdomadaire, à paraître samedi.
"A quel niveau devrons-nous nous arrêter? Il est encore un peu tôt pour le dire, mais c'est ce vers quoi nous nous orientons", a-t-il poursuivi.
"Nos objectifs en matière de déficit public sont intangibles et constituent la colonne vertébrale de la construction budgétaire", a une nouvelle fois répété François Baroin.
Le gouvernement entend réduire son déficit de 7,1% du Produit intérieur brut cette année à 5,7% du PIB en 2011, 4,6% en 2012, et 3%, la limite autorisée par les traités européens, en 2013.
Dans son programme de stabilité, transmis en avril à la Commission européenne, Paris promettait une intensification de la réduction des niches fiscales et sociales sur la période 2011-2014 avec un objectif de 3 milliards d'euros par an.
Pour être certain de réduire le déficit à 4,6% en 2012, le rapporteur UMP de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, a d'ores et déjà prôné "un effort supplémentaire de 3 milliards sur les niches fiscales".
Les mesures prises dans le dernier budget concernant les prélèvements obligatoires ont rapporté "plus de 11 milliards" en 2011, selon le gouvernement. Les nouvelles coupes dans les niches fiscales et sociales ne devraient être détaillées qu'à la rentrée.
La commission des Finances du Sénat a récemment prévenu que le gouvernement pourrait être contraint de rechercher jusqu'à 11 milliards d'euros de recettes ou d'économies supplémentaires en 2012 si la croissance et la réduction des dépenses publiques n'étaient pas au rendez-vous.
Elle juge la prévision de croissance du gouvernement (+2,25%) trop optimiste.
Pour 2011, la France espère une hausse du PIB de 2%. "Nous avons eu un très bon premier trimestre et nous aurons d'ici la fin de l'année des résultats encourageants", a assuré François Baroin, évoquant notamment des "perspectives de consommation plus favorables pour la seconde moitié de l'année".
Interrogé sur la crise de la dette qui frappe plusieurs pays de la zone euro, comme la Grèce, le Portugal ou l'Italie, le ministre de l'Economie a estimé qu'une sortie de l'euro n'était "pas une solution pour ces pays qui ne peuvent pas se passer d'ajustements qui ont trop tardé".
"Une sortie de l'euro ne résoudrait pas la dégradation des finances publiques grecques ni n'assainirait le secteur bancaire irlandais", a-t-il dit.