
L'introduction en Bourse de LinkedIn confirme le retour des valeurs internet en bourse et relance les craintes d'une bulle spéculative.
Les interrogations sur une possible bulle spéculative concernant les valeurs internet ont occupé les esprits ce week-end, après l’introduction en Bourse du site de réseau social LinkedIn. Introduit jeudi matin à 45 dollars, la valeur a terminé vendredi à Wall Street sous les 100 dollars, à 93,03 dollars non sans avoir atteint un pic à 121,97 dollars. Cette introduction record (+109% de gain en une journée) montre l'appétence des investisseurs pour ces valeurs et relance les craintes d’une bulle spéculative.
C’est le plus gros démarrage depuis Google en 2004, le cours actuel valorise l’entreprise à 8,9 milliards de dollars, soit 37 fois son chiffre d’affaires (250 millions de dollars) renforce les craintes de l’émergence d’une nouvelle bulle internet. Depuis l’annonce au début de l’année d’une éventuelle introduction en Bourse de Facebook, les investisseurs se sont emballés pour les valeurs technologiques. Yandex, le « Google russe », introduit cette semaine, confirme également l’appétit des marchés pour les valeurs internet. Du coup, les cours de Bourses font le yo-yo, selon que le souvenir de la bulle du début des années 2000 ou les annonces de bénéfices importants prédominent dans l’esprit des investisseurs.
Sur la question de l’existence ou non d’une bulle, les avis sont partagés. Pour certains, il n’y a pas lieu de croire à un emballement. Contrairement au début des années 2000, les entreprises introduites ont pour principal atout leur solidité financière. Ce ne sont plus des start-up bâties sur une idée et qui lèvent des fonds sans vraiment pouvoir expliquer comment elles comptent se rentabiliser. LinkedIn par exemple, était rentable en 2010 avec un bénéfice net de 3,4 millions de dollars pour 250 million de dollars de chiffre d’affaires, et son premier trimestre 2011 était particulièrement dynamique, plus du double que celui de l’année dernière. Facebook quand à lui, aurait dégagé en 2010 près de 400 millions de dollars de bénéfices. Ce qui n’empêche pas les analystes d’être prudents. Beaucoup considèrent le cours d’introduction de LinkedIn comme très élevé et soulignent l’aspect spéculatif de ces valorisations, à l’instar de Renren, concurrent de Facebook pour le marché chinois, qui a vu sa valeur en Bourse s’effondrer d’un tiers en l’espace de deux semaines.
LinkedIn va donc être sous haute surveillance dans les prochaines semaines. D’ici à 2012, plusieurs acteurs d’Internet prévoient de se jeter dans le grand bain de la Bourse. Si Viadeo (concurrent français de LinkedIn) a reporté son introduction, l’introduction de société comme dont Zynga, Groupoun ou Facebook sont très attendues. Pour l’instant, le directeur général de LinkedIn, Jeff Weiner, estime que son introduction en Bourse ne devrait pas servir d’étalon pour mesurer ce que feront ses concurrents par las suite. Il n’empêche, l’évolution du cours de son entreprise sera déterminante pour tous ses concurrents.
Pierre Saussois.