
Une véritable hécatombe. Les nouvelles affluent sur les dettes des pays européens et toutes ont le même goût amer d’une fin qui approche. Cette situation, où l'effet de contagion est à craindre, n'est pas sans rappeler la crise qui est survenue après la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008.
Alors que l’Europe n’arrive pas à sortir du bourbier de la crise grecque, les agences de notation dégradent à la chaine les notes des pays européens. Standard & Poors a abaissé ce week-end la perspective de la note de l’Italie de « stable » à « négative ». Hier l’agence de notation Fitch a diminué celle de la Belgique, après avoir baissé de 3 crans la note de la dette à long terme de la Grèce à « B+ ». Pour l’Italie, Standard & Poors souligne les faibles perspectives de croissance ainsi que la crainte que le pays n’arrive pas à réduire sa dette publique. Pour la Belgique, il s’agit du climat institutionnel très instable depuis un certain temps qui inquiète Fitch. « Pour l’agence, sans un accord politique sur la réforme institutionnelle, il sera difficile d’arriver à des comptes publics à l’équilibre », notent les économistes d’Aurel BGC.
Premier à subir les effets de ces incertitudes : l’euro. « L’euro est tombé à son plus bas niveau en plus de deux mois, passant brièvement sous 1.40 dollar », souligne Christian Parisot d’Aurel BGC. C’est en effet le risque de contagion que redoutent les investisseurs. « La crise de la dette souveraine européenne menace de se transformer en crise de l’euro », estime pour sa part Jacques Cailloux de RBS. Pour Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France « il n’y aura pas d’effet domino ». Pourtant, l’inquiétude est palpable. En effet, le risque systémique est présent dans les esprits avec des marchés financiers qui anticipent une participation des créanciers privés à la dette grecque. Une déstabilisation du secteur financier et bancaire pourrait à nouveau se reproduire (à l’instar de la crise des subprimes). « Selon les médias anglais (Sky News), Moody’s pourrait annoncer aujourd’hui le placement sous perspective négative la note de 14 des 18 banques et « building societies » anglaises », relèvent les économistes d’Aurel BGC.
L. M.