
Le mécontentement gronde en Espagne. Après une semaine de revendication, emportée par la jeunesse espagnole, le parti socialiste a été lourdement sanctionné hier aux élections municipales. Avec seulement 27.81% des voix, le parti socialiste a essuyé un revers qui pourrait marquer un revirement à quelques mois des élections législatives de mars 2012.
« Je sais que beaucoup d’Espagnols souffrent de graves difficultés et que beaucoup de jeunes envisagent leur avenir avec inquiétude, aujourd’hui, ils ont exprimé leur malaise », a affirmé José Luis Rodriguez Zapatero, chef du gouvernement espagnol. En poste depuis 2004, Zapatero avait indiqué début avril qu’il ne se représenterait pas. Malgré cette annonce, le parti socialiste n’a pas réussi à rassurer la population. Aujourd’hui, le gouvernement espagnol est face à un dilemme : satisfaire les revendications populaires, au risque d’aggraver la situation économique, ou poursuivre le plan d’austérité afin de rassurer les marchés financiers.
« Ces résultats sont une réaction explicite à la crise économique que nous subissons depuis 3 ans », a ajouté Zapatero. Toute la semaine dernière, les Espagnols ont se sont réunis dans les rues et notamment sur la place de la Puerta del Sol à Madrid. Contestant un plan d’austérité trop sévère ainsi qu’une envolée du chômage (plus de 21%), les Espagnols ont vu leurs conditions de vie et de travail s’appauvrir. Le chômage touche plus particulièrement les jeunes (45%). Le pays est en proie avec de lourdes difficultés : un chômage galopant, une dette publique abyssale, un marché immobilier est plein retournement,… Le plan d’austérité, adopté par le gouvernement, a pesé sur la relance économique et de nombreux emplois ont été détruits. Un bilan qui n’est pas très réjouissant, d’autant que l’activité économique ne devrait pas dépasser 1% en 2011. Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal, maintenant l’Espagne, les vieux pays européens semblent tomber les uns après les autres. Standard & Poor’s vient d’abaisser sa note de perspective pour l’Italie de stable à négative.
L. M.