Pendant que tous NOS regards se portent vers New York, où se tient le procès de Dominique Strauss-Kahn, le Japon commence à sentir les premières conséquences de Fukushima.
Le pays du Soleil Levant est officiellement entré en récession au premier trimestre 2011. Le gouvernement nippon a annoncé que le PIB du pays avait reculé de 3,7% sur le trimestre en rythme annualisé. Déjà le trimestre précédent, le Japon avait enregistré une chute de 3% de son PIB. Même si la dégradation des performances de l’économie japonaise était prévisible selon les économistes, il n’en reste pas moins que ce recul du PIB est plus fort qu’anticipé. « Le mouvement de repli est très violent puisque les données étaient généralement bien orientées au cours des mois de janvier et février », note Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM.
Selon le Ministre délégué à la Politique économique, Kaoru Yosano, le PIB japonais devrait encore souffrir d’un manque de dynamisme au second trimestre 2011, en grande partie à cause de l’onde de choc provoquée par le séisme et le tsunami du 11 mars. Le ministre reste toutefois optimiste et souligne que « l’économie japonaise est suffisamment résistante pour se relever de cette épreuve ». Un avis partagé par Philippe Waechter qui estime que « la phase de reconstruction devrait permettre dès la 2ème partie de l'année de limiter le repli sur l'ensemble de l'année ».
Du côté de Fukushima, l’inquiétude est toujours palpable. En effet, des fuites radioactives s’échappent encore des réacteurs de la centrale. Les autorités ont même déclaré qu’ils leur seraient difficile de reprendre le contrôle des réacteurs avant janvier prochain. Tepco, l’opérateur de la centrale, vient par ailleurs d’annoncer un déficit de 10,9 milliards d’euros pour l’année 2010. De plus, le groupe d’électricité ne peut faire aucune prévision pour l’année à venir, tant la situation reste incertaine à la centrale. Tepco, aidé par l’Etat, va devoir également indemniser les victimes de ce désastre. Un marasme qui a poussé l’actuel président de l’opérateur, Masataka Shimizu, à démissionner.
L. M.
