
De nombreux gouvernements osent espérer la fin du règne de Laurent Gbagbo tandis que les combats font rage au centre de la capitale ivoirienne.
Le conflit opposant Alassanne Ouattara, président reconnu par la communauté internationale à Laurent Gbagbo, autoproclamé chef d’Etat n’en finit plus. Aujourd’hui, les forces pro-Ouattara combattent armes à la main les forces d’élites autour du palais présidentiel d’Abidjan. « Les rafales de fusil d'assaut kalachnikov et les tirs d'armes lourdes se succèdent à un rythme soutenu depuis ce matin, dont certains d'une très forte intensité font trembler les murs des immeubles » ont commenté des journalistes de l’AFP présents sur place. «Il faut que Laurent Gbagbo se rende pour éviter un bain de sang. On espère qu'il le fera, sinon on viendra le chercher où il est» menaçait hier Guillaume Soro, Premier Ministre fidèle à Ouattara.
Abidjan, ville fantôme
Les menaces ont été mises à exécution, tout Abidjan tremble au rythme des coups de fusil, semant la mort et provoquant la panique parmi les habitants de la capitale. Hier soir, une employée de l’ONU de nationalité suédoise a trouvé la mort à son domicile, probablement atteinte par une balle perdue. L’intensité de la guerre civile a conduit les riverains à déserter les lieux, faisant d’Abidjan, ville habituellement dynamique, une ville fantôme. Dans le quartier du Plateau, où se situe le palais, les rues sont vides, abandonnées aux combattants. Dans le secteur de la Riviera, l’heure est à la solidarité entre les habitants. Ceux vivant aux bords des routes sont hébergés par d’autres riverains aux installations plus reculées tandis que les quelques courageux qui osent sortir mettent leur vie en danger à chaque instant. A Cocody, quartier chic d’Abidjan, l’heure est à la panique : le gaz et le charbon manquent et les habitants sont toujours confinés chez eux. Une situation qui pourrait devenir délicate si le conflit venait à s’éterniser.
Tout ça pour rien ?
Les avis les plus contradictoires circulent quant à la présence de Laurent Gbagbo sur le territoire ivoirien. Réfugié dans l’ambassade d’Afrique du Sud, disent certains, toujours dans le palais présidentiel, disent d’autres. Des rumeurs ont même fait état de troupes pro-Ouattara ayant pénétré dans son domicile sans trouver la moindre trace de son passage. Pendant ce temps, des militaires français ont été déployés pour protéger 500 ressortissants étrangers, composés majoritairement de français et de libanais.
Théo Garcin