La révolution qui touche le Moyen-Orient a désormais atteint la Syrie. Malgré les fortes répressions qui ont eu lieu, le président Al-Assad revoit sa position et tente d’apaiser les esprits.
Après la Tunisie, l’Egypte et la Libye c’est au tour de la Syrie de se soulever contre son président, Bachar Al-Assad. Le mouvement a débuté le 15 mars dernier à la suite d’un appel via la page Facebook « La révolution syrienne contre Bachar Al-Assad 2011 ». De nombreuses manifestations ont suivi notamment dans la ville de Deera, bastion du mouvement populaire. Les villes voisines puis le reste du pays ont petit à petit suivi le mouvement. Le pays souffre des mêmes problèmes que ses différents voisins en révolte : chômage des jeunes, fortes inégalités, corruption...
Suite à la multiplication des manifestations appelant à renverser le régime, la réponse du président et des forces de police ne s’est pas fait attendre, chaque jour apportant son lot de victimes. Dans la nuit de mardi à mercredi, cinq personnes ont été tuées lors d'affrontements autour de la mosquée al-Omari. Durant les funérailles de deux des victimes, mercredi après-midi, les forces de l'ordre ont de nouveau ouvert le feu à balles réelles faisant officiellement six morts. Cela porte à plus de quinze le nombre de victimes depuis une semaine à Deera. Et l’on ne compte plus le nombre d’arrestations depuis que la ville est cernée par l’armée.
Après de telles répressions, Bachar Al-Assad tente de calmer la situation. Le régime du président syrien est sous-pression puisque le pouvoir politique est principalement détenu par une minorité de la branche chiite de l’islam, dite allaouite. Ainsi, le leader syrien a annoncé la création d’une commission chargée d’examiner l’abrogation de l’état d’urgence en vigueur dans le pays depuis 1963. De plus, il a promis de modifier la législation sur la liberté de la presse et les partis politiques. Par ailleurs, un décret a été promulgué pour l’augmentation immédiate des salaires des fonctionnaires et de nombreux militants arrêtés ont aussi été relâchés. La conseillère, Bouthaina Chaaban a aussi précisé que le président n'avait pas donné l'ordre aux forces de police d'ouvrir le feu sur les manifestants à Deraa. Malgré ces efforts, la population ne semble pas préparer à se calmer puisque de nombreuses manifestations sont prévues un peu partout dans le pays ce vendredi.
R.R.