
Tepco lutte depuis deux semaines pour stabiliser l’état de la centrale de Fukushima, mais leurs efforts semblent vains. Une inefficacité qui s’accompagne récemment de lourdes bourdes.
Cela fait plus d’une semaine que les autorités japonaises, et principalement la compagnie Tepco lutte pour tenter de refroidir les réacteurs de la centrale nucléaires de Fukushima, à grand renfort de pompes à eau et de camions citernes. Après avoir inondé consciencieusement les combustibles radioactifs, les ingénieurs se sont rendus compte que, loin d’influer sur la température des conteneurs, le sel entraînait en fait une corrosion des installations. Tout est à refaire.
Radioactivité trop élevée et eau contaminée
Pendant ce temps, Tepco annonçait dimanche un niveau de radioactivité 10 millions de fois supérieur à la normale. Cette révélation entraîne un mouvement de panique. Heureusement pour le peuple nippon, cette déclaration s’avère être finalement faussée. Le gouvernement japonais est immédiatement intervenu, sommant la société « de ne plus recommencer ». A la manière d’un professeur fustigeant un mauvais élève, le porte-parole du gouvernement Yukio Edano s’est indigné : «Sachant que la surveillance de la radioactivité est une condition majeure pour assurer la sécurité, ce type d'erreur est absolument inacceptable ». Qui plus est, l’eau contaminée de Fukushima Daiichi continue de s’écouler dans la mer, où un taux d’iode radioactif 1150 fois supérieur à la normale a été relevé à seulement trente mètres des réacteurs 5 et 6.
Le Japon appelle à l’aide
Signe d’une extrême fébrilité, Tepco a demandé l’appui de grands groupes industriels français. « Tepco, pour la première fois, je m'en réjouis, a demandé l'appui des industriels français concernés, en la circonstance EDF, Areva et le Commissariat à l’Energie Atomique. C'est une bonne nouvelle qu'ils le fassent » a commenté Eric Besson, ministre de l’Industrie et de l’Energie. Quand le Japon en vient à demander de l’aide extérieure, la situation semble bel et bien critique. Tepco, mis à mal par cette série d’erreurs et d’incidents sanitaires (trois techniciens ont été exposés à des radiations de 180 millisieverts après avoir oeuvré dans une flaque d’eau contaminée, équipés de simples bottes en caoutchouc) n’est pas prête de se sortir de ce bourbier. Disparu depuis près de deux semaines pour cause de maladie, le patron de la compagnie japonaise, Masataka Shimizu, semble rester en retrait dans une situation de laquelle il sera très difficile de s’extraire.
Théo Garcin