
Après les dissensions au sein des coalisés, c’est au tour de la possible prise en main des opérations par l’OTAN d’être remise en question.
L’OTAN est fin prête à intervenir dans le conflit libyen. Après avoir coordonné les attaques en Afghanistan, elle pourrait bien prendre la tête des opérations dans cette nouvelle guerre civile. Cependant, cette prise en main n’est pas vue d’un bon œil par tous les pays. Les membres de la coalition étant exclusivement composés de pays occidentaux, la Ligue Arabe n’apprécie pas la perspective de voir l’OTAN prendre le commandement des opérations, pointant du doigt la proportionnalité trop élevée de pays occidentaux impliqués dans le conflit (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, le Canada, Danemark, Italie, Islande, Norvège et Portugal). Une des nombreuses raisons qui expliquent la lenteur avec laquelle les tractations se déroulent quant au rôle de l’OTAN dans le conflit. A l’issue de la réunion de mercredi, « il n'y a pas eu d'accord et les discussions se poursuivent » a précisé un diplomate. Faute de prendre les commandes de l’opération « Dawn of Odyssey », l’OTAN se contente pour l’instant de surveiller l’embargo sur les armes contre la Libye en positionnant ses forces au large des côtes du pays depuis mercredi. Cette intervention des forces armées a obtenu les faveurs de nombreux pays, puisque la Belgique, le Canada, le Danemark et la Norvège soutiennent ces opérations. Barack Obama, de son côté, bien content de se débarrasser de ce fardeau, souhaite ne pas s’enliser dans un troisième conflit mondial, en envisageant de passer le relais à une autre puissance militaire. Inversement, la France et la Grande-Bretagne n’approuvent pas ce revirement de commandement, puisqu’ils veulent garder leur indépendance quant aux stratégies militaires. « Ce n'est pas l’OTAN qui exercera le pilotage politique de l'opération. Elle jouera un rôle d'outil de planification et de conduite opérationnelle » a précisé le Ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé. L’Allemagne, opposée depuis le début à l’usage des armes, a fait savoir son désaccord en suspendant la participation de ses forces navales aux côtés de l’OTAN, indiquant être radicalement opposée aux interventions militaires.
T.G.