
Alors que les Etats-Unis s’apprêtent à recevoir le nuage radioactif, « en France, le risque est faible, mais existe » a déclaré Roland Desbordes, président de la CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité).
« C’est quasi certain que nous aurons des retombées radioactives. Les particules se répandent partout autour de la planète. Plus on est loin de la source, plus on est protégé, mais même à des niveaux faibles la radioactivité peut avoir des effets sur la santé » a déclaré Stéphane Lhomme, de l’Observatoire du nucléaire. Des prédications alarmistes, qui sont loin d’atténuer la crainte des français. Quinze ans après, le nuage de Tchernobyl et les tromperies du gouvernement quant à l’évolution de la radioactivité ne se sont pas fait oubliés. Alors, dès que le panache se dirige dans les quatre coins du monde, c’est la panique. Le gouvernement, et notamment Nathalie Kosciusko Morizet ont beau nous annoncer que le risque « sanitaire est sans danger », il n’en reste pas moins que les déclarations étaient semblables lors des essais nucléaires des années 60. Toutefois, pour limiter les préoccupations des citoyens, de nombreuses études scientifiques sont menées et rassurent. Le nuage radioactif est composé deux éléments principaux : l’iode et le césium qui devrait être sans importance pour l’organisme humain, une fois arrivés sur le sol français.
Aux Etats-Unis, c’est la panique
La psychose a frappé les Etats Unis. Relayée de manière spectaculaire par les médias, l’avancée du nuage fait naître de vives inquiétudes sur le sol américain. Contrairement au territoire français où les pastilles d’iodes sont délivrées sur prescription du gouvernement, on peut les trouver en libre commerce aux Etats-Unis. Alors immédiatement, c’est la ruée dans les marchés. Les montants aux caisses des supermarchés sont à 3 chiffres, pour un produit dont l’efficacité est limitée à quelques jours, comme l’a démontré Jean-Daniel Flaysakier sur le plateau du journal de France 2. Principalement réservé aux enfants en bas âge (les enfants étant plus vulnérables à la radioactivité) le produit est un allergène extrêmement puissant, qui pourrait provoquer de graves complications, voire la mort. A choisir entre le risque d’un nuage jugé pour l’instant sans gravité, et une pilule aux effets indésirables, les Américains, et plus généralement les californiens, n’ont pourtant pas hésité. Comme l’a déclaré Keisuke Iwamoto, scientifique au sein du département de cancérologie de l'université de Los Angeles UCLA, « la pollution automobile est un plus grand danger que les particules radioactives en provenance du Japon ». Une analyse qui ne fait toutefois pas grande impression sur les californiens qui voient le jugement dernier arriver, à l’instar d’Ester Smith, habitante de Los Angeles : «J'ai vu passer des tremblements de terre, j'ai mon stock d'eau, de vivres et de médicaments, mais le nuage radioactif… je ne suis pas préparée à ça! Je n'ai nulle part où aller! ».
Théo Garcin