Après plusieurs années extrêmement instable, Natixis renoue avec les bons résultats, et en fait profiter son groupe mère, BPCE. Natixis sort enfin de l’impasse.
En 2009, la deuxième banque française annonçait une perte de près d’1.4 milliard d’euros. Cette année, ce sont 1.73 milliard d’euros qui sont annoncés, mais en bénéfice. Le produit net bancaire a quant à lui gagné 10%, passant de 5.9 milliards à 6.5 milliards d’euros. Pareillement, le coût du risque a baissé de 78% par rapport à l’année précédente (-322 millions d’euros contre -1.15 milliard en 2009). Le résultat avant impôt a quant à lui explosé, avec une augmentation de 262%, passant de 627 millions à 2,27 milliards d’euros. « 2010 est une année très positive pour Natixis. Nous sommes désormais bien organisés pour mieux servir NOS clients et délivrer des résultats pérennes » s’est félicité Laurent Mignon (photo), directeur général. Ces bons résultats s’expliquent par d’excellentes performances des trois métiers cœurs de la compagnie, à savoir BFI, Epargne, et SFS (crédit-bail, consommation à la garantie, affacturage…). Ces bons résultats ont de fait entraîné la distribution d’un dividende net de 0.23 euros par action. Depuis 2006, Natixis accumulait les mauvais résultats, plongeant son groupe mère BCPE (qui en détient près de 72%) dans une situation difficile.
Natixis respire, BPCE revit
Mais à voir la mine réjouie de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, François Pérol, PDG du groupe BPCE, ce temps est maintenant révolu. De fait, en l’espace d’un an, le résultat net de la maison mère a été multiplié par 7, passant à 3.6 Milliards d’euros, permettant au groupe de rembourser ses dettes : « Avant la fin du mois de mars, nous aurons remboursé les 2.2 milliards que l’on doit à l’Etat » se réjouit-il. Mais pas de précipitation, même si les résultats sont bons, il vaut mieux savoir faire preuve de patience. Un adage bien compris par le Président Directeur Général : « L’ENVIRONNEMENT réglementaire est suffisamment changeant pour que nous gardions une marge de prudence ». Pourtant, si les paroles semblent sages, les actes n’y ressemblent pas. Alors que Bale III, le nouveau cadre réglementaire en terme de finance approche à grands pas (se concentrant principalement sur la solvabilité des banques pour permettre aux établissements de mieux encaisser les pertes en cas de crise), BPCE envisage des acquisitions en Afrique et en Asie. Ayant prévu un budget d’un milliard d’euros à cet effet, François Pérol s’est contenté d’expliquer : « Nous avons besoin de chercher un peu de diversification de nos risques et un peu de croissance».
Théo Garcin