
Le groupe Bouygues, associé à l'architecte Nicolas Michelin, a été choisi pour réaliser le futur siège du ministère de la Défense à Balard, dans le XVème arrondissement, le plus gros chantier à Paris depuis quinze ans.
"Le projet retenu réunit les avantages de l'offre financière la plus basse, d'une bonne adéquation fonctionnelle et technique, et la meilleure qualité architecturale", a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué.
Bouygues était en concurrence avec le groupe Vinci qui faisait équipe avec l'architecte Dominique Perrault, et avec le groupe Eiffage associé à l'architecte britannique Norman Foster.
Il s'agira du plus vaste chantier à Paris depuis la Bibliothèque nationale de France conçue par Dominique Perrault et inaugurée en 1995, selon le ministère de la Défense.
Le site s'étend sur 16,5 hectares. Plus de 300.000 m2 sont à aménager. Il s'agit de regrouper fin 2014 environ 9.300 militaires et civils du ministère de la Défense, actuellement dispersés sur une quinzaine de sites.
Bouygues, "attributaire pressenti", doit encore travailler deux mois avec le ministère pour peaufiner le contrat de Partenariat public privé (PPP) sur 30 ans qui doit être signé en avril. Ce n'est qu'à ce moment-là que le projet lauréat sera dévoilé au public.
Nicolas Michelin sera chargé du bâtiment principal du ministère de la Défense (130.000 m2) situé sur la parcelle Ouest du site. A 55 ans, cet architecte urbaniste, est encore peu connu du grand public. Mais les collectivités locales lui ont confié ces dernières années toute une série de projets d'équipements publics et d'aménagement urbain.
La conception des immeubles de bureaux à usage locatif de la corne Ouest (90.000 m2 répartis sur 3 hectares) a été confiée à l'architecte Jean-Michel Wilmotte.
La rénovation des immeubles de la Cité de l'Air sera assurée avec le concours du cabinet d'architecture Atelier 2/3/4/.
"Les objectifs financiers seront tenus", assure le ministère.
La Défense a opté pour un partenariat public privé d'une ampleur inédite pour une administration. Le montant des travaux, estimé à 600 millions d'euros hors taxes (720 millions d'euros taxes comprises), sera avancé par le groupement choisi.
L'Etat ne commencera à payer qu'en 2014, lorsque les nouveaux bâtiments seront livrés.
Pendant 27 ans, il devra alors débourser une redevance annuelle comprise entre 100 millions et 150 millions d'euros.
Elle comprendra les coûts de construction, les frais financiers, l'entretien et la maintenance des bâtiments, les réseaux informatiques, les services divers comme le jardinage, la restauration, le nettoyage, le gardiennage.
"Cette redevance annuelle est inférieure au coût actuel de fonctionnement de l'administration centrale", selon la Défense.
En 27 ans, cela représentera au total 2,7 milliards d'euros pour la fourchette basse (si la redevance est à 100 millions) et 4 milliards pour la fourchette haute (redevance à 150 millions).
Le permis de construire devrait être déposé en juillet, en vue de son obtention à la fin de l'année. Les travaux pourront alors commencer en janvier 2012. Les bâtiments devront être livrés à la fin de l'été 2014, afin que le déménagement des personnels soit terminé fin 2014.
Le regroupement à Balard permettra de vendre les emprises parisiennes (dont l'îlôt Saint Germain, mais pas l'Hôtel de la Marine), souligne le ministère.
Le produit des cessions, estimé à 600 millions d'euros, pourra aller aux programmes d'équipement de la défense.