
Un bénéfice net multiplié par six, des résultats en hausse malgré la crise économique, la Société Générale n’est pas pour rien la première banque de France. Toutefois, 2011 s’annonce difficile.
« 2010 était une année importante à double titre pour la Société Générale » commence Frédéric Oudea, PDG de la Société Générale. « Il fallait confirmer le rebond du groupe, et c’est chose faite avec un bénéfice net de 3.9 milliards d’euros. De plus, nous avons su lancer avec succès le programme de changement de la société » s’est-il félicité. En effet, la firme dévoile des résultats bien loin des chiffres de la crise économique de 2009. « Nous avons tenu NOS engagements en matière de financement de l’économie, avec une augmentation des crédits de plus de 4% » explique le patron. Des résultats confirmés par Didier Valet, directeur financier : « On peut observer un taux de croissance des revenus de 6% en taux moyen de variation annuelle. Sur le plan de l’efficacité opérationnelle, nous voulions atteindre 1 milliard d’euros, c’est maintenant chose faite. Nous avons également effectué une très bonne tenue de notre portefeuille et la politique de couverture est renforcée ».
Des inquiétudes sous-jacentes
Lorsqu’on le questionne sur la Grèce, le problème est vite éludé. Même s’il admet avoir enregistré une perte de 201 millions d’euros en pays hellénique, aucune prévision n’est donnée pour l’année suivante, trahissant quelques inquiétudes. De même, dans le cas de l’Egypte et la Tunisie, les conclusions restent floues. « En Tunisie, nous n’avons pas à prendre de mesures puisqu’il s’y exerce une continuation de l’économie. En Egypte, nous sommes très liquides avec un ratio crédit de 67%, et avons tous les moyens de notre activité » a-t-il assuré, sans oublier d’insister sur la fermeture des agences installées là-bas. Des conjonctures qui pourraient bien coûter cher lors du premier semestre 2011.
La SG à échelle internationale
Elu « meilleur établissement de l’année en dérivés actions », « meilleur établissement de l’année en produits structurés, Europe », et « meilleure banque de financement export », la firme se porte bien à l’étranger comme en France. Bernardo Sanchez Incera, Directeur général délégué, dresse le bilan : « Le dispositif a été amélioré en Asie. On observe également un fort dynamisme dans le Bassin Méditerranéen et en Afrique. Le taux de croissance des clients particulier est en hausse de 10% ». En Russie, le dynamisme des activités commerciales a permis d’élargir la gamme d’offres proposées aux clients particuliers. Le renforcement des liens entre la BFI et la banque locale ont également permis de créer un effet de levier. Outre les pays stables, la Société Générale a su rectifier le tir dans les pays ravagés par la crise de la dette souveraine. En Roumanie par exemple, la Société Générale a pu obtenir des bénéfices. « C’est une démonstration du groupe de la résilience de son modèle. Nous nous sommes adaptés pour réduire les frais de fonctionnement et obtenir en parallèle de bons résultats » a claironné Bernardo Sanchez Incera. Frédéric Oudea conclura humblement : « Pour 2011, nous restons vigilants et nous faisons toujours preuve de prudence dans notre prise de risque. Plus que jamais, notre conviction est que la stratégie 2011 est parfaitement pertinente. » La continuité de ces résultats se réalisera à l’aide d’une stratégie de transformation fondamentalement axée sur une banque tournée vers les clients, avec qui la proximité est indispensable. Ce plan de renouvellement se déroulera selon deux thématiques : un axe fort en ressources humaines, ainsi qu’une industrialisation de la banque qui doit être « plus efficace dans ses coûts et dans la diffusion de ses services ».
Théo Garcin