
Air Liquide bat des records historiques. «Qu’il s’agisse du chiffre d’affaires, de la marge brute, de l’excédent brut d’exploitation ou du résultat net, nous n’avions jamais fait aussi bien» a signalé Benoît Potier. Un enthousiasme que le PDG d’Air Liquide affichait lors du petit déjeuner de presse organisé à l’occasion de la publication des résultats 2010.
Air Liquide a réalisé sur l’année 2010 un chiffre d’affaires record évalué à 13.48 Milliards d’euros, en hausse de 7% par rapport à 2009. Le bénéfice net se chiffre quant à lui à 1.4 Milliard de dollars pour une augmentation de 14%. Des chiffres historiques dans le passé de l’entreprise. « «Qu’il s’agisse du chiffre d’affaires, de la marge brute, de l’excédent brut d’exploitation ou du résultat net, nous n’avions jamais fait aussi bien» s’est félicité le PDG, Benoît Potier. Un succès qui s’explique par un système ayant fait ses preuves : les flux de trésorerie améliorent les investissements nets qui assurent la croissance caractéristique opérationnelle de l’année. C’est ainsi que le résultat opérationnel courant de l’année se solde à 2.252 millions d’euros, soit 15.6% de plus qu’en 2009. Même le niveau de la dette nette s’est amélioré au cours de l’année, avec une variation de 183 millions d’euros, soit un taux d’endettement de 55% en 2010 contre 63% l’année dernière. Au niveau des ventes de Gaz et Services, deux secteurs sont gagnants : la grande industrie et l’électronique, qui enregistrent respectivement des hausses de 17.4% et 25.3%.
Le cas de la France
En France, c’est le domaine de la santé qui se porte bien avec une augmentation de 10%. Elle représente également un grand pôle de la recherche puisque 70% y sont consacrés dans l’Hexagone. Elle sert de territoire pour tester de nouvelles solutions dans tous les secteurs d’activité de la société, et particulièrement sur le transport et l’environnement. Concernant l’emploi, le turnover y est relativement faible, puisqu’évalué à 5%, mais le flux d’employés est particulièrement stable, stagnant à un flux de 5 000 individus par an.
L’essor des pays émergents
La Chine aura servi de locomotive pour les pays émergents. En 2010, elle a représenté un demi-milliard de chiffre d’affaires en Gaz et Services, se plaçant en première position, alors qu’elle occupait la quatrième place il y a quatre ans. Benoît Potier explique cette fulgurante ascension : « On a pu repartir en investissant plus d’un milliard de dollars, qui lui a permis de devenir le N°1 en électronique. Toutes les autres activités y sont réunies (santé, industriel), ce qui fait de la Chine un pays phare pour Air Liquide ». Derrière l’empire du milieu se bousculent le Moyen-Orient, l’Inde, puis la Russie et l’Amérique du Sud. Un classement justifié par l’augmentation des prix. « IL n’y a pas le même pricing power sur tous les continents. Il y a une possibilité d’augmenter les prix à partir du moment où l’on se trouve dans un marché qui l’accepte» explique le PDG. Ainsi, loin devant se trouvent les Etats-Unis, le marché le moins regardant. Mais c’est avec surprise que l’on peut constater que les pays émergents se fraient un chemin dans la masse des pays développés. L’Asie se situe au même niveau que l’Europe. Dans cet ensemble, les prix sont variables en fonction des pays. En Chine, le pricing power dépend de la production. Une situation qui devrait s’améliorer sur la fin de 2011 et 2012.
Des perspectives lointaines
Air Liquide vise une croissance des ventes supérieures à 8%. La rentabilité des capitaux employés après impôts devra se stabiliser dans la zone des 12%. En 2011, la firme compte innover en s’engageant à se fixer des objectifs de responsabilité. Que ce soit dans le domaine de la sécurité ou environnemental, il faudra faire mieux. Entre 2009 et 2010, la fréquence d’accidents s’est vue passée à un taux de 1.7 contre 1.9 (toutefois encore relativement bas pour une entreprise) alors que l’efficacité énergique, ayant subi un léger choc avec la crise économique a diminué de 102% à 98%, mais devrait remonter progressivement. La reprise du cycle d’investissement en 2010 devrait jouer un rôle moteur dans le schéma de croissance 2011, avec pas moins de 40 démarrages attendus en 2011-2012. En 2010, c’étaient 2 démarrages qui étaient lancés chaque mois, un chiffre que Benoît Potier qualifie de « tout à fait important ». L’an dernier, les programmes d’investissement ont été évalués à 2.2 Milliards d’euros. Le futur est donc loin d’être inquiétant pour Air Liquide. Le PDG a assuré, dans le cas d’un environnement normal, «être confiant dans la capacité de son entreprise à poursuivre en 2011 la croissance régulière de son résultat net ». Ces bons résultats ne semblent cependant pas suffire, puisque le cours de l’action reculait de 1.3% ce matin à la Bourse de Paris. Les investisseurs semblent déçus par des perspectives un peu trop floues pour 2011.
Théo Garcin