
Christophe de Margerie, Président Directeur Général annonçait aujourd’hui les résultats de l’année 2010. Une année ni bonne, ni mauvaise, visant à préparer le futur de la firme.
Des résultats pour l’avenir
Total affiche pour l’année 2010 un bénéfice net de 10,3 milliards d’euros représentant une hausse de 32% sur l’année. Le chiffre d’affaires a quant à lui progressé de 21%, passant à 153.9 milliards d’euros. « En tant que dirigeant, je peux vous dire que je suis un patron heureux. L’année 2010 a été meilleure que 2009. C’est une bonne année de transition pour la croissance du futur » annonce le PDG. Pour Margerie, peu importe le présent « L’année dernière fut une bonne année. 2011 sera une année moyenne avec une stabilisation de la production. C’est à partir de 2012 que la croissance repartira. De toute façon, ces années sont déjà bouclées pour Total. On prépare déjà 2015-2020 ». Cette assurance s’explique par de bons résultats, générés majoritairement par l’augmentation du prix du pétrole à la pompe, affichant une hausse de 29%, à 86.5 dollars le baril. L’investissement en 2011 sera une priorité, puisque, comme l’a si bien dit le Président Directeur Général : « gagner de l’argent sans investir, en général, ça se termine mal ». De fait, Total essaiera de redresser ses investissements à 20 milliards de dollars en 2011 (18 milliards en 2010), dont 80% de la somme injectée dans l’Amont (activités d’exploration, de développement et de production d’hydrocarbures). Pour le domaine de l’Aval (l'ensemble des activités de raffinage, de distribution, de négoce international et de transports maritimes de produits) les résultats sont également positifs: l’Aval prend 23% à 1.2 milliards d’euros contre 35% à 8,6 milliards d'euros pour l’Amont. Concernant 2011, le domaine de l’Amont sera exploité au maximum, avec le lancement prévu de douze projets majeurs, ainsi que la production de dix autres. Parmi ceux-ci, le développement d’un nouveau pôle en Australie, l’exploitation de bassins à forts potentiels en Afrique de l’Ouest, ou encore l’intensification des efforts dans les domaines du Gaz ou des offshore profonds. Le portefeuille dynamique sera également au centre des acquisitions, avec nombre d’acquisitions et de cessions, pour un total de 8 milliards de dollars en jeu. Finalement, Christophe de Margerie compte bien jouer la carte sécurité : « Sans sécurité, il n’y a pas de pérennité. Nous avons fait un gros progrès en œuvres perdues, mais il existe encore trop d’accidents majeurs qui se soldent par des morts ». Mais, comme il l’indique, "l’accident zéro n’existe pas".
La polémique des gaz de schiste
En 2010, le gouvernement a accordé à Total un permis d’exploration de gaz de schiste sur le territoire français, dans la région de Montélimar. Même si aucun forage n’est prévu avant le mois d’avril, les écologistes ont immédiatement monté sur leurs ergots. Rappelons que le gaz de schiste est une molécule engluée dans des couches d’argile vieilles de centaines de millions d’années. Son extraction entraînera la création de puits verticaux et horizontaux dans lesquels d’immenses quantités d’eaux et d’adjuvants chimiques extrêmement toxiques seront injectés. Pourtant, pour le PDG, cette polémique est futile car inexistante : « On ne sait même pas s’il y en a en France, ça ne sert à rien d’en parler. On explique aux gens qu’on va détruire leurs maisons alors qu’il n’y a rien. Il y a suffisamment de problèmes de fond pour ne pas en créer ». Promettant de ne pas s’agacer à ce sujet, Christophe de Margerie semblait pourtant bien importuné par les questions pressantes à ce sujet…
Théo Garcin