
« The world is not enough », à l’instar du fameux titre d’un film de James Bond, L’Oréal veut conquérir le monde. Et plus particulièrement le nouveau monde, à savoir les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) et CIVETS (Colombie, Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie, Afrique du Sud). Jean-Paul Agon, le nouveau PDG du leader mondial de cosmétiques, estime que les ventes de cosmétiques dans ces pays devraient représenter entre 50 à 60% des ventes totales du groupe d’ici 2020, contre 36,8% aujourd’hui.
Pour souligner cette tendance de fond à venir, le groupe note la part de plus en plus importante de la Chine dans le chiffre d’affaires. En effet, les ventes de cosmétiques en Chine ont atteint plus d’un milliard d’euros en 2010 et l’Empire du Milieu est monté en troisième position dans le Top 10 des pays les plus importants (derrière les Etats-Unis et la France). D’un point de vue global, les nouveaux marchés ont cru de 11,3% sur l’année 2010, alors que l’Europe de l’Ouest a enregistré une faible croissance de +1,7% et l’Amérique du Nord a progressé de +4,1%. Le président a insisté sur l’importance « de l’universalisation et de la beauté pour tous ». Ce message, martelé comme un slogan pour les années à venir, reflète bien ce basculement des priorités et l’émergence des nouveaux marchés.
Concernant les perspectives, L’Oréal a confirmé sa confiance « dans la capacité du groupe à réaliser en 2011 une nouvelle année de croissance du chiffre d’affaires et des résultats ». Le groupe ne donne pas de perspectives chiffrées. Toutefois, le versement d’un dividende de 1,80 euros contre 1,50 euros en 2009, «exprime notre confiance dans la solidité et le dynamisme du groupe », souligne, dans le communiqué de presse, Sir Lindsay Owen-Jones, ancien PDG et désormais président d’honneur de L’Oréal.
Le titre a été malmené à la Bourse de Paris suite à la publication de ses résultats annuels. En effet l’action a terminé en baisse de 4,22% à 85,72 euros, signant ainsi la plus forte chute du CAC 40. Le marché semble avoir été déçu par une croissance interne au quatrième trimestre de 4,1% contre 5,3% attendu, ainsi que par la marge opérationnelle au second semestre. En effet, une baisse de cette dernière était prévue mais a finalement été plus importante.
Lucie Morlot.