
L’Institut Montaigne avait organisé à l’occasion du débat Libre Echange, une rencontre entre Christine Lagarde, ministre de l’Economie, des Finances et de L’Industrie, Jérôme Cahuzac, Président de la commission des finances de l’Assemblée Nationale, et Michel Camdessus, ancien Directeur Général du FMI. Le tout orchestré par Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos, avec comme point de chute : 2011, année cruciale pour l’euro.
Au cœur des débats, l’euro qui se voit fragilisé en cette année 2011 et semble de plus en plus discrédité par les politiques et les différents observateurs. On en viendrait presque à remettre en cause un des fondamentaux de l’Union Européenne. La raison : la crise financière. Loin de cette vision pessimiste, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde réitère son soutien absolu à cette monnaie qu’elle considère « solide » et « désirée ». Elle souligne de plus son renforcement aux vues des proportions de monnaie détenue dans les banques centrales où « l’euro prend une place de plus en plus importante ». Et malgré les difficultés rencontrées, l’euro reste une force de frappe financière importante. Les pays de l’Union Européenne ont proclamé « haut et fort le soutien à l’euro et au renfort de ses mécanismes ». Cette crise devenue une crise de l’euro selon Jérôme Cahuzac a « révélé une fragilité dans la construction communautaire » de l’Union Européenne. Les cas grecs et irlandais en sont les parfaits exemples. « Il faut trouver un autre cadre et de nouvelles règles » avec comme point de mire le refinancement des pays. Exemple : le Portugal qui se voit être sous pression de la part de la communauté européenne et des marchés alors que son taux de refinancement est largement trop élevé en comparaison de ses confrères allemands. « Les règles d’Etat doivent se substituer aux règles de marchés ». Voila un point auquel les deux partis ont trouvé un terrain d’entente.La gouvernance de l’Union Européenne est elle aussi remise en cause. Le député souligne le « manque de leader en Europe » dans la gestion de la crise notamment. Même si l’on souligne le rôle décisif de l’Allemagne et de la France. Et pour en revenir aux cas français, Jérôme Cahuzac ne se prononce pas pour ou contre les réformes mises en œuvre mais souhaite que celles-ci « se fasse bien comprendre de la population ».
À la suite de ces échanges, comme c’est souvent le cas, les interlocuteurs n’ont pas proposé d’alternative. Même si certains pays montrent leur « scepticisme » par rapport à cette monnaie créé de « but en blanc, […] l’euro est solide et traversera cette turbulence ». En guise de conclusion, l’ancien directeur général du FMI, Michel Camdessus estime que « l’Europe a réagit avec les stratégies qu’il fallait […] à la mesure de ce qui était aujourd’hui possible et nécessaire ».
Selon la ministre la stabilité de l’euro était déterminante pour tous les pays de la zone francs a déclaré Christine Lagarde. Les pays en voie de développement ou sous développé « sont donc étroitement lié au sort de l’euro ». « Nous sommes en présence d’une énorme erreur des marchés », selon Michel Camdessus. La perte de confiance des marché a entraine une perte de confiance dans l’euro. Et à peine 12 ans après sa création, certains imaginent déjà un changement en France.
Rainald Rocca