Le chimiste Arkema, issu des fusions de Fina et Elf avec Total, est la plus forte hausse 2010 du sbf 120 de la Bourse de Paris (+107%). Pourtant cette valeur fait rarement la une des journaux économiques. Un parcours discret mais efficace à l’image de son patron, Thierry Le Henaff.
Une tête bien faite ! C’est ce que l’on pourrait dire de Thierry Le Hénaff en regardant son CV : Polytechnique, Ponts et Chaussées et un Master en Management Industriel à Stanford (Etats-Unis). Après des débuts au sein de la société Peat Marwick Consultants, devenu depuis KPMG, Thierry Le Hénaff intègre en 1992, Bostik, la filiale de Total spécialisée dans l'Adhésif. Il y exerce des responsabilités en France mais aussi à l'étranger. Et en juillet 2001, à seulement 31 ans, il prend les rênes de Bostik Findley, né de la fusion entre Bostik et Elf Atochem.
Le 1er juillet 2003, il rejoint la direction d'Atofina, regroupant plusieurs activités de Total telles que l'agrochimie ou les fertilisants. Puis Atofina change de nom et devient Arkema. C’est donc tout naturellement que Thierry Le Hénaff prend le contrôle d'Arkema France en 2004, avant de devenir PDG d'Arkema SA en mars 2006. Deux mois plus tard, Arkema s'introduit en bourse et prend peu à peu ses distances avec son ancienne maison-mère, Total.
Aujourd’hui, la société est le maillot jaune du SBF 120. Cette performance boursière est à mettre sur le compte d’un résultat opérationnel meilleur que prévu et d’un renforcement de ses positions dans les pays émergents. «Nos produits, vous ne les voyez pas mais ils sont partout présents dans la vie quotidienne, dans le bâtiment avec l'Altuglas, sous le capot d'une voiture avec NOS batteries lithium-ion, et même dans la nutrition animale, destinée aux poulets notamment», précise le PDG, fils d’ingénieur, qui affiche à son palmarès 100 à 200 brevets déposés par an.