
Olivier Sevillia, membre du Comité Exécutif de Capgemini, se félicite de l’acquisition de CS Consulting GmbH qui va permettre d’accroître la part de marché du groupe en Allemagne. En effet, Capgemini a annoncé aujourd’hui avoir finalisé l'acquisition du fournisseur de services informatiques allemand CS Consulting GmbH, pour un montant de 44 millions d’euros, auprès du fonds d'investissement LRPC, géré par Sud Beteiligungen (filiale de la banque d’Etat Baden-Württemberg), Berndt Blumenthal, le fondateur de la société, et Kurt Rommel.
Boursereflex : Que va apporter cette acquisition au groupe ?
Olivier Sevillia : Tout d’abord, cette acquisition va nous permettre d’accroître notre part de marché en Allemagne. C’est le second marché européen des services informatiques. Dans la branche conseil, intégration de système et solutions informatiques, nous sommes en 4ème position, alors que dans la branche outsourcing d’infrastructures informatiques, nous sommes moins bien positionnés. CS Consulting vient renforcer notre activité conseil et intégration de système dans le secteur des services financiers.
Boursereflex : Quelles sont vos objectifs sur le marché allemand et dans les services financiers?
Olivier Sevillia : Notre chiffre d’affaires s’élève à environ 600 millions d’euros en Europe Centrale, c’est-à-dire Allemagne, Suisse, Autriche. Celui de CS Consulting est de l’ordre de près de 50 millions d’euros, ce qui représente un peu moins de 10% de chiffre d’affaires en plus pour Capgemini. Dans le segment des services financiers, le marché allemand a une croissance d’environ 5%. Grâce à cette acquisition, nous devrions pouvoir enregistrer une croissance à deux chiffres. Nous allons plus que doubler notre part de marché dans ce domaine. Le marché des services financiers est une priorité pour le groupe. Il est donc naturel que Capgemini cherche à se renforcer sur le second marché qu’est l’Allemagne. Aujourd’hui, nous avons une taille critique pour servir les banques allemandes. De plus, cette acquisition va nous permettre de dégager des synergies, en raison d’une forte complémentarité de portefeuille clients et de services.
Boursereflex : Les synergies sont prévues à partir de quand ?
Olivier Sevillia : Nous pensons avoir des premiers effets positifs dès 2011. L’essentiel des synergies est prévu pour 2012.
Boursereflex : Cette acquisition a été réalisée grâce à la trésorerie du groupe. Reste t-il des liquidités pour d’autres opérations de croissance externe ?
Olivier Sevillia : Capgemini n’est pas endetté et a une position de cash solide. Nous avons réalisé dernièrement une acquisition importante au Brésil (CPM Braxis pour 233 millions d’euros, en octobre). Le groupe va continuer à faire des acquisitions. Nos objectifs n’ont pas changé : nous voulons nous renforcer dans des pays prometteurs et à forte croissance, comme le Brésil ou l’Inde (acquisition de Thesys Technologies en novembre) par exemple, ainsi qu’en Europe et aux Etats-Unis sur des segments de marchés plus ciblés, comme nous venons de le faire en Allemagne. Nous regardons aussi l’Asie, et notamment la Chine.
Propos recueillis par Lucie Morlot.