Ce n’est pas une surprise, les banques semblent moyennement apprécier l’appel au « bank run » d’Eric Cantona. Toutes sont unanimes pour rejeter le principe d'un retrait massif de liquidités.
Tout d’abord le « bank run », qu’est-ce que c’est ? C’est une action révolutionnaire citoyenne, comme l’indique les organisateurs, dont le principe est d’aller à sa banque mardi 7 décembre et de retirer tout son argent. Le but : avoir un moyen de pression sur les banques et redéfinir le système bancaire actuel.
Rappelons les faits. En octobre, Cantona avait fait sensation lorsqu’il avait affirmé, lors d’une interview, que la révolution passait désormais par la déstabilisation du système bancaire. « Le système est bâti sur le pouvoir des banques, donc il doit être détruit par les banques. C'est-à-dire qu'au lieu qu'il y ait trois millions de gens qui aillent dans la rue, ces trois millions de gens vont à la banque, ils retirent leur argent, et les banques s'écroulent », avait déclaré l’ancien attaquant de Manchester United. Cet appel à un « bank run », très largement relayé sur Internet, a fait des émules et a conquis un grand nombre d’internautes. L’idée a pris une telle ampleur qu'un collectif s'est mis en place pour organiser l'opération mardi 7 décembre, dans plusieurs pays d'Europe.
A quelques jours de la date fatidique, les banques françaises déplorent les unes après les autres l’appel d’Eric Cantona. Elles estiment en effet l’initiative de l’ancien attaquant dangereuse pour le système bancaire. « Il n'y a rien de pire dans l'histoire qu'un bank run », a déclaré aujourd'hui Jean-François Sammarcelli, le directeur général délégué de la Société générale, lors d'une conférence de presse. « Retirer son argent des banques, c'est extrêmement dangereux à la fois pour soi et ce serait aussi dramatique pour l'ensemble du système », avance t-il. De son côté, le directeur général de BNP Paribas, Beaudoin Prot, a jugé qu'une telle initiative était « mal fondée » et « insécuritaire ». « Pour le bon fonctionnement du pays et de notre économie, on a absolument besoin de banques fortes et professionnelles », a-t-il affirmé. Du côté des politiques, même son de cloche.
Alors, que se passera t-il mardi prochain ? L’engouement populaire aura-t-il fonctionné ? La pression des banques et des politiques aura-t-elle eu raison des velléités révolutionnaires ? Rendez-vous le 7 décembre...