"Le compte n'y est pas", ont affirmé mercredi la Fnath (association d'accidentés du travail) et l'Andeva (association des victimes de l'amiante) après les dernières annonces de Nicolas Sarkozy sur les retraites, jugeant que le volet pénibilité restait "injuste et discriminant".
Face à ces annonces, les deux associations "ont décidé d'appeler leurs adhérents et tous les travailleurs exposés à des conditions pénibles à manifester le samedi 9 octobre 2010 à Paris", ont-elles annoncé dans un communiqué.
En matière de pénibilité, le chef de l'Etat a proposé mercredi d'abaisser, pour la réforme des retraites, à 10% le taux d'incapacité permettant aux salariés de bénéficier d'une retraite à 60 ans, et d'impulser des accords de branche pour aménager les fins de carrière.
"Cet abaissement va permettre de facto à un nombre plus important de personnes de bénéficier de ce dispositif", reconnaissent les deux associations, mais "en restant sur une incapacité médicalement constatée, le gouvernement exclut des milliers de travailleurs exposés à des conditions de travail réduisant leur espérance de vie mais n'entraînant pas d'incapacité", précisent-elles.
Les deux associations espéraient que soient "prises en considération les pénibilités à effet différé, notamment les expositions à des substances cancérigènes, ou encore le travail de nuit". Mais "les modifications annoncées s'apparentent pour les salariés concernés à une fin de non-recevoir", selon elles.
Les ouvriers meurent en moyennent six ans plus tôt que les cadres, selon les statistiques démographiques de l'Ined, font-elles encore valoir.
Ils ont "une fin de vie beaucoup plus éprouvante que les cadres, à cause des incapacités qui les frappent plus durement et les handicapent plus longtemps durant leur retraite", estiment l'Andeva et la Fnath.
Selon ces associations, "ces salariés sont, d'ores et déjà, aujourd'hui dans l'incapacité de travailler et se retrouvent à partir de 55 ans, parfois même avant, en invalidité ou au chômage".
"L'objectif de travailler jusqu'à 60 ans est donc insupportable car inatteignable", ajoutent-elles.