
La décision de Standard & Poor's de dégrader de deux crans la note souveraine de la Grèce a plongé les places boursières dans l'effroi.
Conséquence directe, le coût de l'assurance contre le risque de défaut de la Grèce est monté en flèche. Et la prime exigée pour des emprunts grecs à 10 ans par rapport à des contrats Bund allemands a atteint un niveau record, au-delà des 1.000 points de base.
Il revient donc de plus en plus en cher à la Grèce d'emprunter sur les marchés financiers. Un besoin de financement que le pays est pourtant dans l'obligation d'assumer, estimé à 53,2 milliards d'euros en 2010, soit 22% du Produit Intérieur Brut (PIB) pour une dette globale d'environ 300 milliards d'euros.
Sur le seul mois de mai, la Grèce devra réunir quelque 10 milliards d'euros. Le pays doit notamment convertir un emprunt de 8,5 milliards d'euros à 6% à 10 ans, qui arrive à maturité le 19 mai. Soit dit en passant, au mois de juillet, ce sera au tour de l'Espagne, dont la note de crédit vient également d'être abaissée par S&P, de faire face à une montagne de remboursements (voir graphique ci-dessous).
Le 23 avril, la Grèce a demandé l'activation d'un plan d'aide d'urgence. Les pays européens et le Fonds monétaire International pourraient prêter environ 45 milliards d'euros en 2010 (30 milliards pour les pays membres et jusqu'à 15 milliards pour le FMI). Une bouffée d'oxygène qui n'aura qu'un effet temporaire. Ces derniers jours, les économistes ont passé en revue les différents scénarios possibles au cas où le pays ne parviendrait plus à régler ses dettes. Parmi eux, figurent une restructuration négociée ou non de la dette et un défaut de paiement.
"Une restructuration de la dette de la Grèce n'est pas une possibilité envisageable", a déclaré mercredi un porte-parole de la Commission européenne. Une OPTION toutefois largement évoquée en Allemagne. Selon Natixis AM, le cas le plus probable est une intervention du FMI afin de permettre à la Grèce de satisfaire à ses engagements du 19 mai puis une prise de relais des pays européens. Objectif principal : gagner du temps.
Consultez les trois scénarios redoutés