BR : Quels secteurs regarder ?
F.R : Dans les services informatiques, il n’y a pas forcément beaucoup de croissance mais des points d’inflexion qui vont arriver au premier trimestre pour les plus précoces et au troisième trimestre pour les moins précoces. Si on regarde les ratios sur des valeurs du segment midcaps, on trouve des valorisations à moins de 6 fois les résultats d’exploitation. Si le marché repart, on peut faire de la surperformance. D’une manière générale, les investisseurs ne savent pas vraiment où aller, ils cherchent des thématiques intrinsèques et ils ont identifié la technologie, soit en sélection de valeurs, soit dans une optique macroéconomique. Ils se disent qu’à partir du moment où il y a des blocages, il y a souvent une réponse par la technologie pour générer des gains de productivité.
M.N : On peut identifier d’autre "trends", notamment le secteur du luxe, qui a l’avantage d’être protégé par une barrière psychologique à l’entrée beaucoup plus forte que dans les secteurs technologiques ou les industries de base. L’essence du luxe, c’est la France, l’Italie… Par ailleurs, le secteur pharmaceutique n’est pas cher. Il délivre de la croissance et bénéficie de la montée en puissance des émergents avec l’apparition de plans médicaux de grande taille, notamment en Chine.
F.R : Les groupes pharmaceutiques ont les moyens de se réorienter car ils détiennent d’importants niveaux de free cash-flow et peuvent démontrer que leur valorisation est absurde. Pour des sociétés comme Sanofi-Aventis qui se paient à des multiples de capitalisation (P/E) de 9, il n’y a pas de sujet.
BR : Quels sont les risques à surveiller ?
F.R : Comme il y a beaucoup de liquidités, on observe un phénomène de valeurs refuges qui poussent les valorisations. Puisque les agents privés n’ont pas payé la note lors de la faillite des banques, on entre dans une logique de bulles, soit parce qu’il y a des incitations politiques fortes à investir dans certains silos, soit parce qu’au plan privé, on reprend du risque.
M.N : Le maître mot de notre scénario, c’est la prudence. La liquidité dans un contexte global est très difficile à mesurer. Cette éventualité de rentrer dans une économie de bulles, qui vont éclater, se reformer, fait peser des risques de pertes mais également des opportunités.