Quel est votre style de gestion ?
Nous cultivons une approche résolument tournée vers le stock-picking et non benchmarkée. Cela s’accompagne également d’une vision macroéconomique. En bref, nous n’achèterons pas la meilleure société du mauvais secteur. Nous sommes ainsi restés à l’écart des valeurs bancaires, ce qui nous a plutôt réussi.
Quelle est votre analyse de la situation actuelle ?
Il y a une différence entre la perception de la situation macroéconomique et sa réalité. Les déboires de la Grèce et de l’Espagne étaient déjà connus. Nous sommes dans une période pleine d’incertitudes sur la reprise de l’économie. La déception, il est vrai, est qu’on attendait des signaux plus positifs mais je ne partage pas le pessimisme général. Les résultats des sociétés ont d’ailleurs été bien meilleurs que prévu.
Et pour la suite de l’année ?
Il y a un problème de visibilité sur le deuxième semestre. Les sociétés pêchent d’ailleurs par excès de prudence et communiquent de manière très mesurée. Le marché a tendance à réagir fortement en cas d’incertitudes mais je ne me base pas sur un deuxième semestre catastrophique.
Faut-il privilégier les valeurs défensives ?
Je ne pense pas que l’heure soit aux défensives. Sanofi-Aventis a d’ailleurs perdu 1,85% jeudi. Nous avons une conviction négative forte sur les banques mais nous préférons des valeurs de croissance et cycliques. Mieux vaut des sociétés de qualité comme Rhodia qui dégage 45% de ses revenus dans les pays émergents. Le biais défensif est donc une erreur à mon avis. C’est plutôt la croissance qui est un bon thème à jouer dans un ENVIRONNEMENT incertain.
Quelles sont vos convictions du moment ?
Dans notre fonds Pluvalca France (moyennes et grandes capitalisations), nous apprécions Bull, dont la valorisation est extrêmement faible, Steria, Eurotunnel, Accor et Philips, une société très attrayante avec une forte exposition aux marchés émergents. Nous sommes également bien positionnés sur des sociétés avec des caractéristiques propres comme Nexity et Meetic, dont nous comprenons le business model et connaissons le management.
Est-ce le moment de jouer les small caps ?
La situation catastrophique de 2008 a fait sortir beaucoup de flux. Les investisseurs qui restent aujourd’hui sont de vrais "small-cappers". Sachant qu’il y a plus de sociétés de croissance sur le segment, c’est le bon moment pour se positionner. Le risque est de retrouver à nouveau des flux vendeurs mais celui-ci semble plus limité aujourd’hui. Dans notre fonds Pluvalca France Small Caps, nous aimons Hi-Media, Bull, Rue du Commerce, HF Company, Trigano, Maisons de France, Entrepose Contracting et Cybernetix, une vraie "recovery".
Comment évolue votre activité ?
Lors de la reprise de la société et du changement de gérant en mars 2009, les actifs sous gestion s’établissaient à 21 millions d’euros en gestion collective et 3 millions en gestion sous mandat. Aujourd’hui, les actifs sous gestion atteignent respectivement 45 millions et 20 millions d’euros. En janvier, les fonds ont continué de surperformer les indices (+0,8% pour Pluvalca France contre -4,2% pour le sbf 120 et +6,6% pour Pluvalca France Small Caps contre +1,9% pour le MS 190, ndlr).