Serge Pizem, directeur de la gestion d’A.x.a
Framlington Paris
BourseReflex : Quel est votre scénario pour 2010 ?
S.P : D’abord, nous excluons un retournement de la zone euro, une idée avec laquelle jouent les spéculateurs. Il y aura un peu de croissance, de bonnes surprises en termes de profits de la part de sociétés ayant effectué un travail de restructuration et surtout de vraies craintes macroéconomiques.
Il y aura beaucoup de volatilité, beaucoup de doutes portant sur la solidité de la reprise ou sur ce que va faire la classe politique à propos de l’endettement, celui-ci ayant été transféré de la sphère financière à la sphère gouvernementale. Aurons-nous de la sagesse ? Aurons-nous du populisme ?
Sans oublier que, chaque fois qu’il y a une brèche, les spéculateurs s’engouffrent. Ils exagèrent les mouvements mais ils tiennent aussi les acteurs sous tension et obligent à une certaine rigueur.
Dans cet ENVIRONNEMENT incertain, nous tablons sur une hausse du marché actions de 15% à 20%.
BR : Quelle attitude adopter sur les marchés actions ?
S.P : Il faudra être sélectif en 2010. Quand vous subissez une énorme marée macroéconomique, tout est emporté, la qualité et le reste. Pour avoir vécu cela en 2009, on se retrouve avec des anomalies de prix sur les marchés entre les valeurs de qualité et les autres. Il faut donc savoir en profiter.
En 2009, il fallait se positionner sur les valeurs cycliques, plus risquées. Elles ont déjà bien rebondi. Pour 2010, nous pensons observer un retour à la normale avec une surperformance des valeurs plus défensives par rapport aux cycliques.
En terme de valorisation des sociétés européennes affichant de la croissance, il y a donc une très forte conviction à court terme parce qu’il y a des éléments intéressants au niveau du prix et de la qualité (tant en termes de P/E que de price-to-book), ainsi que de la visibilité. Si on évite le « double dip » (récession à double creux), ces valeurs reposant sur une croissance de qualité donneront les meilleurs rendements.
BR : Comment abordez-vous le thème des émergents ?
S.P : Ce que nous apprécions, c’est l’exposition de sociétés européennes à la consommation des pays émergents. Pour la gestion de NOS fonds européens, c’est une vraie conviction. Après, il faut regarder les valorisations.