
VN : L’ipad s’annonce comme un grand bouleversement, à l’instar des précédentes révolutions d’Apple. Le produit lui-même propose de grandes avancées en termes d’utilisation d’Internet mais aussi de traitement des photos entre autres. Les utilisateurs décrivent avec émotion la façon dont ils touchent l’écran pour traiter leurs photos, par exemple.
AD : Les contraintes sont légion : l’enfermement dans un système propriétaire, une incompatibilité avec le format Flash, une dépendance à iTunes, un objet nomade mais pas réellement mobile. C’est un produit hybride, à mi-chemin entre le netbook et le smartphone, qui n’est pas assuré de trouver son marché.
« Des échecs retentissants »
VN : La force du produit repose justement sur son positionnement novateur. Cette création d’un nouveau marché devrait satisfaire les fondus d’Apple, mais aussi les jeunes urbains. Je rappelle qu’Apple excelle dans la création de nouveaux produits. En 2001, l’iPod a fait exploser le marché des mp3, qui stagnait depuis 1998. Et en 2007, l’iPhone a révolutionné le marché des smartphones, lancé dans les années 90.
AD : Certes, Apple a connu des succès indéniables mais aussi quelques échecs retentissants. Souvenons-nous du Newton qui a été un véritable flop. Sorti en 1993, cet assistant personnel était peut-être un produit hyper innovant mais son prix astronomique – autour de 1.000 dollars – et ses failles techniques font encore sourire aujourd’hui. Cela peut relativiser l’Applemania. Le vrai défi sera d’ailleurs que l’iPad dépasse le simple cercle de la communauté Apple.
« l’iPad va bénéficier à d’autres produits »
VN : L’iPad devrait bel et bien dépasser ce noyau de la communauté d’Apple. Les experts estiment que 3 à 4 millions d’iPad devraient être vendus en 2010, et au moins 8 millions en 2011, ce qui devrait apporter plus de 4,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires à Apple. Concernant le prix de l’iPad, la rumeur l’annonçait à 1 000 dollars, or les modèles vont de 499 à 829 dollars. Des opérateurs de télécoms pourraient subventionner les appareils associés à un forfait Internet, sur le modèle des mini PCs.
A.D : Apple est une vraie « cash machine ». Son chiffre d’affaires a quintuplé en cinq ans, ses bénéfices ont été multipliés par vingt. Sur cette même période, le cours de Bourse a progressé de quasiment 400%. Les investisseurs sont peut-être plus exigeants mais avec un trésor de guerre estimé à 40 milliards de dollars, Apple a de la marge et ne joue pas son va-tout avec l’iPad.
VN : Apple ne joue effectivement pas son va-tout avec cette tablette. Mais l’iPad va bénéficier à d’autres produits, dont l’iBooks Store, la banque de contenus de livres et de journaux numériques d’Apple. La marque à la pomme vise le marché émergent des lecteurs numériques. Le New York Times et les grands éditeurs Penguin, HarperCollins et Hachette sont déjà partenaires.
AD : La partie est loin d’être gagnée d’avance avec les éditeurs de livres qui ne sont pas dans la même situation d’urgence que celle vécue par les majors du disque. Apple doit s’attendre à ce qu’ils vendent chèrement leur peau.