Le Premier ministre François Fillon a estimé mardi sur RTL qu'il n'y avait "pas lieu" de faire une "polémique" de la probable future élection de Jean Sarkozy, le fils cadet du président de la République, à la tête de l'Etablissement public de la Défense (Epad).
L'arrivée du fils du chef de l'Etat à la présidence du quartier d'affaires, vitrine économique de la France, à seulement 23 ans, suscite depuis quelques jours une vague de protestations dans l'opposition en France et les critiques ironiques de la presse internationale.
"On est en train de parler de la présidence du conseil d'administration d'un établissement public qui, par ailleurs, est dirigé par un directeur général qui a tous les pouvoirs exécutifs. Et ce président il est élu et pas nommé. Il est choisi par les élus du Conseil général des Hauts-de-Seine", a-t-il expliqué.
"Jean Sarkozy a été élu, d'abord par les électeurs des Hauts-de-Seine, et ensuite par ses pairs, pour devenir le chef de la majorité du Conseil général des Hauts-de-Seine. Et maintenant, il est désigné (par cette collectivité) pour prendre la présidence de l'Epad", a-t-il rappelé.
"C'est une élection, c'est une compétition, et il n'y a pas lieu d'en faire une polémique", a estimé M. Fillon.
Interrogé sur le cas particulier que représente Jean Sarkozy en tant que fils du président de la République, le Premier ministre a expliqué qu'"il n'y avait pas de règle" à ce sujet.
"Chacun est libre de faire comme il l'entend. Ce qui compte c'est de réussir et ce qui compte, c'est de passer le suffrage universel. On l'a vu avec le fils de François Mitterrand (Gilbert, NDLR), on le voit avec la fille de Jacques Delors (Martine Aubry), on le voit avec celle de Jean-Marie Le Pen (Marine), le suffrage universel donne la légitimité de s'exprimer", a-t-il conclu.