Un juge des affaires familiales a ordonné en août le gel provisoire des avoirs de l'intermédiaire Ziad Takieddine, au centre du volet financier de l'affaire Karachi, dans le cadre d'une procédure de divorce, a-t-on appris auprès de l'avocat de son épouse lundi.
Le juge a ordonné en référé à la demande de son épouse, avec qui il est en instance de divorce, "l'interdiction pour M. Takieddine de disposer des biens communs en raison du risque d'ores et déjà avéré de dissipation de ces biens", a dit à l'AFP Me William Bourdon, confirmant une information de Mediapart.
Ziad Takieddine est soupçonné d'avoir joué un rôle clé dans la vente de sous-marins Agosta au Pakistan en 1994 et de frégates à l'Arabie Saoudite la même année, deux contrats qui font l'objet d'une enquête des juges d'instruction Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire.
M. Takieddine dément être intervenu dans le contrat pakistanais mais reconnaît avoir joué un rôle dans le contrat Sawari II avec l'Arabie Saoudite.
L'épouse de M. Takieddine doit être entendue mardi par les policiers de la Direction nationale des investigations financières (DNIF) dans le cadre de cette enquête, a-t-on indiqué de source proche du dossier.
Selon Mediapart, l'épouse de M. Takieddine, Nicola Johnson évalue le patrimoine du couple à plus de 104 millions d'euros tandis que son conjoint l'estime à 97,2 millions d'euros. Elle réclame 25 millions d'euros à son époux dans le cadre de ce divorce, précise le site.
M. Takieddine ne paie pas d'impôt sur le revenu, ni d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), selon les déclarations de revenus de l'homme d'affaires libanais, de 2002 à 2007 puis 2009, publiées récemment par le site internet.