Le rapporteur général du Budget, Gilles Carrez (UMP), a demandé lundi au gouvernement d'être "on ne peut plus rigoureux sur les réformes fiscales" avant le vote du projet de loi entérinant l'exécution du Budget 2010, puis un débat sur l'orientation des finances publiques en 2012.
Le ministre du Budget, François Baroin, a rapidement retracé les contours d'un budget 2010 exceptionnel (crise, déficit de 148,8 milliards d'euros, dépenses exceptionnelles comme la fin du plan de relance et l'aide à la Grèce...)
"La France a accordé 4,4 milliards d'euros à la Grèce au cours de l'exercice 2010", a ainsi rappelé M. Baroin, qui a constaté que la dette avait augmenté de 79 milliards en 2010, contre 131 en 2009, année également marquée par la crise.
"La dette publique représente 62.000 euros par Français ayant un emploi", a indiqué le rapporteur général Gilles Carrez, ajoutant: "Derrière une amélioration incontestable des comptes en exécution 2010, se dissimule la fragilité extrême de nos finances publiques".
M. Carrez a ainsi estimé que la réforme de la taxe professionnelle avait coûté plus cher que prévu (surcoût de 1,2 milliard d'euros d'après son rapport).
"Ceci, monsieur le ministre, doit nous conduire à être on ne peut plus rigoureux sur les réformes fiscales", a déclaré M. Carrez lors de ce rendez-vous annuel où le Parlement exerce formellement son droit de contrôle sur l'exécution du Budget qu'il a voté dix-huit mois auparavant.
M. Carrez a ajouté qu'il comptait "tout faire pour sécuriser le financement de la réforme de la fiscalité du patrimoine" lors de la commission mixte paritaire (CMP) prévue mercredi (suppression du bouclier fiscal et allègement de l'ISF).