
C’est dans la soirée de mercredi vers 19h30, heure de New York, que Dominique Strauss-Kahn a déménagé. Retour sur l’affaire.
Dominique Strauss-Kahn a déménagé cette nuit à 1h30, heure française. Il a quitté le 71 Broadway en gros 4x4 aux vitres fumées pour une maison de ville de très grand standing à quelques blocs de là, dans le quartier de Tribeca, au sud-ouest de Manhattan. D’une superficie de 632m², le loyer de l’appartement est estimé à 50.000 dollars, soit 35.000 euros. Il y poursuivra son assignation à résidence, surveillé par des agents de sécurité et sera toujours assujetti au même régime très stricte de sorties (rendez-vous judiciaires, santé, offices religieux). Un détail reste a déterminé: l’ex-patron du FMI aura-t-il le droit de sortir prendre l’air sur la terrasse ? Cela pose en effet la question de la surveillance, car la maison est entourée d’immeubles beaucoup plus hauts.
La semaine dernière, le New York Post, un tabloïd new-yorkais, croyait savoir que l’entourage de DSK aurait tenté d’entrer en contact avec les proches de la femme de ménage. Il proposait à la famille une forte somme d’argent (un nombre à sept chiffres) pour mettre fin à toute poursuite judiciaire. Un fait auquel les avocats de DSK ont tenu à réagir mercredi soir par la voie d’un communiqué. « Les informations selon lesquelles les avocats ou représentants de Mr Strauss-Kahn sont en contact avec la plaignante sont fausses », ont indiqué Benjamin Brafman et William Taylor. DSK doit désormais comparaître le 6 juin devant un juge pour dire s’il plaide coupable ou non coupable. Il nie pour le moment les charges retenues contre lui.
« S’il est établi qu’il y a bien eu agression, c’est une affaire qui vaut largement plus d’un million de dollars », estime Jonathan Damashek, avocat spécialisé dans la défense des victimes de viol. Quelque soit l’issue de la procédure pénale ouverte à l’encontre de l’ancien patron du FMI, la plaignante pourra le poursuivre au civil pour tenter d’obtenir des indemnités. Jonathan Damashek ajoute également que la femme de chambre pourrait même obtenir davantage si elle déposait plainte au civil dans son quartier (Le Bronx) plutôt qu’à Manhattan, où l’agression a eu lieu. Au pénal, aux Etats-Unis, la culpabilité doit être établie au-delà de tout doute raisonnable, alors qu’au civil, la personne se disant victime d’une agression sexuelle doit simplement apporter plus d’éléments en sa faveur que la défense, c’est la prépondérance des preuves.