Alors que les langues se délient sur les éventuels candidats et que la bataille semble bel et bien lancée, les pays émergents montent au créneau pour faire entendre leur voix.
Traditionnellement, la direction du FMI revient à un Européen, étant donné que la présidence à la Banque mondiale est réservée à un Américain. Or le poids des pays émergents dans le monde économique est désormais tel qu’une candidature venant de ces pays est envisagée. C’est en tout cas ce que revendique le premier ministre brésilien, Guido Mantega. « L’époque où tout se décidait au sein du G7 est révolue. Le G20 l’a remplacé. Le temps est venu depuis longtemps d’imaginer de remodeler de façon appropriée ce poste qui était réservé à un Européen », a-t-il lancé. La préférence du Brésilien semble pointer vers l’ancien ministre des Finances sud-africain, Trevor Manuel. Durant son mandat, Dominique Strauss-Kahn avait même évoqué cette possibilité. Celui qui souhaitait s’éloigner du « consensus de Washington » avait réformé les statuts de l’institution pour donner plus de poids aux économistes des pays émergents. La porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois estime quant à elle « que les nouveaux marchés émergents et les pays en voie de développement doivent être représentés à la direction du FMI ».
Parmi les candidats des pays émergents on compte notamment : le directeur adjoint du Commissariat au Plan indien Montek Singh Ahluwalia, le ministre des finances singapourien, Tharman Shanmugaratnam, l’ancien vice-gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhu Min, le gouverneur de la Banque du Mexique, Agustin Carstens, l’ancien ministre des finances turc, Kemal Dervis, l’ancien gouverneur de la Banque centrale brésilienne, Arminio Fraga, ou encore le gouverneur de la Banque d’Israël, Stanley Fischer. Côté européens, des noms fusent également. Si celui de Christine Lagarde, ministre de l’Economie française, a été évidemment évoqué, on parle aussi d’une possible candidature de Gordon Brown, ancien ministre de l’Economie britannique, ou encore de Jean-Claude Trichet, actuel président de la Banque centrale européenne.
Lucie Morlot