
Un an après le plan de sauvetage de la Grèce, il apparaît clairement que celui n’est pas adapté. En effet, la Grèce doit ramener son déficit public en-dessous de 3% du PIB d’ici 2014. Il faut savoir que le déficit actuel est de 10,5% du PIB et était de 15,4% du PIB en 2009.
Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo Securities, estime que « ce plan n’est pas crédible, à supposer qu’il l’ait jamais été ». Il note en effet que les paradoxes de ce plan. Par exemple, le fait que la Grèce puisse émettre des titres à moyen long terme auprès du secteur privé alors que le pays est classé « junk » par toutes les agences de notation et que les rendements intègrent des primes de risque considérables, avance l’économiste. De plus, il souligne le fait que la Grèce ne devrait plus avoir besoin des crédits publics du FMI et de l’Europe à partir de 2014 et qu’au contraire, elle les rembourserait.
Bruno Cavalier pense qu’il faut revoir le plan de sauvegarde et redéfinir une durée moins rapide afin d’accroître les besoins de financement. Il propose par exemple d’allonger le calendrier de remboursement, ou alors de réduire le montant remboursé de manière discrétionnaire. Bruno Cavalier estime de plus qu’il faut « arrêter de supposer que les marchés vont se rouvrir miraculeusement dans des conditions acceptables en 2012. C’est ce que tout le monde admet désormais. Conséquence : par rapport au plan de marche initial, cela représente un trou supplémentaire de 58.5 milliards à couvrir sur deux ans ».
L’économiste voit deux solutions au problème grec : le défaut de paiement ou le sauvetage. « Un défaut ne résout pas les problèmes grecs », commence t-il. En effet, cette solution permettrait de réduire le ratio de dette publique mais aggraverait le coût de financement ainsi que la croissance économique. De plus cela renforcerait les problèmes de l’Europe. En effet, l’option de défaut pourrait relancer les effets de contagion estime l’économiste qui souligne « qu’il a fallu un an à peu près pour placer en quarantaine trois pays et isoler les autres ». Cette hypothèse pourrait également faire vaciller la France et l’Allemagne, deux pays dont l’exposition bancaire à la Grèce est très forte. « Un nouveau plan de sauvetage est indispensable pour éviter, ou du moins retarder, un défaut de paiement », affirme Bruno Cavalier, ajoutant néanmoins qu’aucune solution « ne règle définitivement les problèmes, il faut donc choisir la moins coûteuse ».