
Alors que deux employés de la centrale de Fukushima ont été transportés à l’hôpital après avoir été irradiés, la Banque Centrale estime que l’économie japonaise est dans « un état grave ».
La désinformation de la presse et du gouvernement japonais a finalement conduit aux premières victimes. Ce matin, deux employés travaillant sur le réacteur 3 de la centrale de Fukushima ont été conduits à l’hôpital après une « exposition à des niveaux de radiation compris entre 170 et 180 millisieverts » a indiqué le porte-parole de l’Agence japonaise de Sûreté Nucléaire. A partir d’un taux de 100 millisieverts, la possibilité de contracter un cancer est largement amplifiée. Pendant ce temps, à Fukushima Daiichi, Tepco et le gouvernement travaillent à faire repartir les réacteurs et limiter la propagation de substances radioactives. Seuls les réacteurs 5 et 6 sont actuellement en état de marcher. Une situation qui dure depuis presque deux semaines, exposant chaque jour un peu plus le peuple japonais au risque d’irradiation. Pour en limiter les effets, le peuple nippon est soumis à un régime draconien : les légumes et l’eau du robinet en provenance de la zone où est située la centrale nucléaire sont interdits. Pour couronner le tout, un nouveau séisme de magnitude 6.1 a frappé ce matin le nord du pays.
Conséquences désastreuses pour l’économie
«L'impact du séisme a déjà été pris en compte mais la mesure dans laquelle les coupures de courant affecteront les entreprises est totalement imprévisible, ce qui pourrait se prolonger et peser durablement sur l'ensemble du marché», a annoncé Makoto Kikuchi, directeur de Myojo Asset Management Japan. Déjà, les premiers effets sont sensibles. Toyota, par exemple, devrait probablement stopper sa production en Amérique du Nord pour manque de pièces détachées. Outre l’effondrement des marchés financiers, le cataclysme a amené un très lourd bilan matériel. Selon le gouvernement japonais, le coût total des dégâts s’élève à 310 milliards de dollars. «La Banque du Japon estime pleinement que l'économie japonaise est dans un état grave. Nous espérons remplir notre fonction avec un souci d'urgence» a déclaré son gouverneur, Masaaki Shirakawa, devant le Parlement.
Théo Garcin