
Comme chaque semaine retrouver le point de vue d’un analyste financier sur une valeur. Aujourd’hui zoom sur Lafarge avec Sven Edelfelt d’Aurel BCG.
« Placée sous perspective négative le 26 février dernier, la dégradation de la note de crédit était attendue par une partie du marché financier. Deux raisons expliquent selon nous cette dégradation. Le ratio MBA/Dette Nette inférieur à 20% pour la troisième année consécutive (14.4% en 2010 après 15% en 2009). Et la forte exposition du groupe à l’Afrique Moyen-Orient et à l’instabilité politique de la zone (40% du Résultat Opérationnel).
Au delà des futurs refinancements de la dette qui se feront à un taux plus élevé, le coût de financement de la dette actuelle va augmenter de 125 points de base et se traduira à terme par un montant de 65 millions d’euros de frais financiers supplémentaires. Ce mécanisme s’explique par les closes de « step up » sur les obligations émises depuis 2009 (4,8 milliards d’euros) suite au rachat d’Orascom. L’endettement élevé du groupe avait contraint Lafarge à accepter une clause entrainant une révision en hausse du service de la dette en cas de dégradation de la note de crédit.
Nous avons baissé NOS estimations de résultats pour prendre en compte un coût de la dette supérieur de 65 millions d’euros par rapport à nos estimations initiales. Notre séquence de Résultat Opérationnel sur la période en 2011-2012 demeure inchangée. Nous tablons désormais sur un Résultat Net 2011 et 2012 respectif de 1024 millions d’euros et de 1357 millions d’euros.
Nous pensons que la performance boursière en demi-teinte observée depuis le début de l’année devrait se poursuivre compte tenu de la dégradation de la note de crédit et des incertitudes au Moyen Orient. La valorisation actuelle du titre justifie notre recommandation Conserver. »
Lafarge est un groupe français de matériaux de construction, leader mondial dans son secteur.