Michelin : en perte de vitesse, la France innove pour relancer sa gastronomie

Indicateurs de la santé de la gastronomie d'un pays, les étoiles Michelin peinent à éclairer le ciel français cette année. Seuls 51 établissements ont été récompensés cette année, mais aucun n'a décroché la récompense ultime, les 3 étoiles. A l'inverse, de nombreux autres pays à travers le monde, notamment en Asie, s'imposent de plus en plus dans le paysage gastronomique. Et pour parer à ce déclin, les chefs français, références incontournables dans le secteur, tentent de redorer le blason tricolore.

Le repas français inscrit au patrimoine de l'Unesco, un paradoxe

Décrite comme une reconnaissance internationale, l'inscription du repas gastronomique français au Patrimoine culturel immatériel de l'Humanité, en novembre dernier, se présente comme une première mondiale. En effet, aucune cuisine dans le monde n'a jusqu'ici rejoint cette liste, mise à jour tous les ans.

Cette inscription au Patrimoine immatériel de l'Humanité doit permettre la mise en oeuvre d'un certain nombre de mesures concrètes visant à assurer la préservation du repas gastronomique des Français, notamment en matière d'accompagnement éducatif dans les écoles, de recensement des éléments constitutifs de ce patrimoine immatériel et de manifestations culturelles.

Les ministères de l'Alimentation et de la Culture "collaboreront étroitement, pour valoriser les produits alimentaires et les savoir-faire culinaires, encourager le tourisme gastronomique sur nos territoires, et développer la promotion du patrimoine alimentaire français à l'international", avaient-ils indiqué.

Toutefois, cette reconnaissance mondiale peut laisser entrevoir la menace qui plane sur la gastronomie française. En effet, de nombreux biens immatériels inscrits sur cette liste sont présentés comme "menacés de disparition", et nécessitent des mesures de sauvegarde, pour en perpétuer la tradition. C'est pourquoi de nombreuses initiatives vont être menées en ce sens.

Création de la Fête de la Gastronomie

Une Fête de la Gastronomie française sera désormais organisée tous les ans en France, le premier jour de l'automne, pour valoriser le repas tricolore. En 2011, la première édition aura donc lieu le 23 septembre.

A l'image de la Fête de la musique, la Fête de la Gastronomie française aura pour objectif de sensibiliser les Français, voire les touristes, aux spécificités de la cuisine nationale. Choix des produits, diversité des terroirs et spécialités régionales sont autant de spécificités qui pourront être abordés durant l'événement.

Naissance du Collège Culinaire de France

Plusieurs grands chefs français, parmi lesquels Alain Ducasse, Thierry Marx et Joël Robuchon, ont dévoilé, le 1er février dernier, le Collège culinaire de France, dont la mission est de promouvoir la gastronomie française.

Cette nouvelle association, qui regroupe de grands noms de la cuisine hexagonale, devra notamment devenir un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et aider à faire rayonner l'excellence gastronomique à la française. Cette nouvelle association orientera sa réflexion autour de plusieurs axes. La promotion de la gastronomie comme véritable moteur de l'économie arrive en tête. Le collectif souhaite notamment voir l'inscription des arts culinaires sur la liste des métiers d'art, la mise en place d'éducation culinaire à l'école et la lutte contre l'utilisation des additifs alimentaires.

Le Collège culinaire de France souhaite aussi mettre en place une "liste de produits remarquables", afin de défendre les produits et les producteurs français.

Yannick Alléno, Alain Ducasse, Alain Dutournier, Gilles Goujon, Marc Haeberlin, Guy Job, Régis Marcon, Thierry Marx, Gérald Passédat, Laurent Petit, Laurent Plantier, Anne-Sophie Pic, Joël Robuchon et Guy Savoy sont les membres fondateurs du Collège culinaire de France. Paul Bocuse, Michel Guérard et Pierre Troisgros tiennent le rôle de membres d'honneur.